Reprise des séismes de moyenne importance

Après une longue accalmie, la Terre a recommencé à engendrer des séismes de moyenne ou de grande puissance. Ici, je dois préciser que le nombre de séismes était resté important, il avait même augmenté, mais ceux évalués au-dessus de 6,0 sur l’échelle Richter ont mystérieusement disparu pendant une période de 34 jours. Je m’en inquiétais déjà dans un article paru le 2 juin dernier.

nom-plaques.jpg

Certaines études donnent une moyenne un peu différente, mais toutes ont constaté les séismes supérieurs à 6,0 à survenir aux deux à trois jours. Les tremblements de terre ne suivent pas des cycles, mais la déformation continuelle de la croûte terrestre engendrera inévitablement des séismes et leur amplitude dépend du temps pendant lequel les plaques tectoniques n’ont pas décroché. Donc, durant les accalmies, l’énergie s’accumule et plus longtemps durera cette accumulation, plus les futurs séismes s’avéreront puissants. Voilà la raison pour laquelle je m’inquiétais du manque de soubresauts d’importance moyenne et forte. Les prochains risquent malheureusement de se montrer encore plus dévastateurs.

Dernièrement, la Terre a repris ses activités et le nombre de séismes supérieurs à 6,0 augmente. Jusqu’à présent, j’en compte 9 au cours du mois de juillet. La moyenne semble donc se rétablir.

Rinjani-Seisme.png

L’Indonésie reste l’un des endroits les plus susceptibles d’être touchés par des séismes de moyenne ampleur. Il en survint un d’une magnitude 6,4 le 28 juillet dernier sur l’ile de Lombok. Celui-ci a créé d’importants éboulements qui ont bloqué des centaines de touristes sur la principale montagne de l’ile, le mont Rinjani. Celui-ci n’est autre qu’un immense volcan actif culminant à 3725 mètres d’altitude, le deuxième en hauteur en Indonésie. Le séisme a causé 16 décès et fait 160 blessés.

mont-rinjani-lombok-volcan-trek

En général, la sismologie et le volcanisme sont deux conséquences d’un seul et même phénomène, la collision de plaques tectoniques. En Indonésie, la plaque australienne enfonce les plaques eurasiatique et philippine, créant la majorité des iles et des volcans de la région. Cet endroit géologiquement très actif a été le théâtre des pires catastrophes des 100000 dernières années et l’une d’entre elles est survenue en 1991 lorsque le mont Pinatubo aux Philippines a causé une chute dramatique des températures sur Terre durant l’hiver qui a suivi son éruption.

lead_720_405.jpg

Éruption massive du Krakatoa en 1883

On compte pas moins de 150 volcans dans cette région du monde. Pensez aux monts Krakatoa, Tambora, Merapi, Tengger, Batur et surtout le Toba, tous situés sur des iles indonésiennes. Ce dernier a bien failli faire disparaitre notre espèce voilà près de 75000 ans lors de sa toute puissante éruption.

aHR0cDovL3d3dy5saXZlc2NpZW5jZS5jb20vaW1hZ2VzL2kvMDAwLzAzOS81NTAvb3JpZ2luYWwvdG9iYS1zdXBlcnZvbGNhbm8tY2FsZGVyYS5qcGc=

La croûte de notre Terre se meut sans arrêt et les séismes nous le prouvent constamment. À quand le prochain tremblement de magnitude supérieur à 9,0?

L’effondrement de Hilina

État d’Hawaï, grande ile Hawaï, Kilauea. Vous connaissez les événements actuels. Des coulées gigantesques de lave ne cessent de se déverser du volcan Kilauea, rasant tout sur leur passage. Ce phénomène géologique reste très banal, car toutes les iles hawaïennes se sont formées ainsi. La destruction des maisons et des infrastructures ne montre pas la violence du volcan, mais simplement la stupidité des humains à avoir construit des bâtiments et des routes dans ce lieu hautement à risque.

Toutefois, ces épanchements ne se révèlent pas dépourvus de tous dangers catastrophiques, loin de là, mais pas ceux qu’on imagine d’emblée. En se refroidissant, cette lave se solidifie sur un sol déjà ferme créant des strates de roches inhomogènes et disloquées. En prenant de la hauteur, le terrain ne fait qu’accroitre son instabilité et il atteindra un jour son point de rupture. Il se produira quasiment à coup sûr un immense glissement qui enverra par le fond des milliards de tonnes de roches. Cet événement à venir se nomme «l’effondrement de Hilina».

Dans un article récent, je décrivais une catastrophe semblable à survenir aux Canaries sur l’ile de La Palma qui engendrera un monstrueux tsunami dans l’Atlantique. L’effondrement de Hilina aux iles hawaïennes causera un gigantesque raz-de-marée, cette fois dans le Pacifique.

Computer-simulation-7-of-the-tsunami-waves-that-might-be-set-off-in-a-collapse-of.png

Pour prouver la validité de ce concept, il suffit de regarder de l’autre côté de cette ile, sur la côte nord-ouest et plus précisément sous l’océan à ses pieds. Des débris ne pouvant avoir été créés que par d’épouvantables glissements de terrain gisent au pied de la grande ile. On estime le volume de roches à s’être détaché des pentes de l’ile à 400 fois celui de l’effondrement survenu au mont Saint Helens en 1980.

Cependant, en raison de sa position centrale dans l’océan Pacifique, cette ancienne catastrophe aurait soulevé des vagues de 300 mètres de hauteur, rasant tous les littoraux des terres péripacifiques. La partie nord-ouest de cette ile s’est détachée voilà environ cent mille ans, raison pour laquelle les scientifiques pensent que ce même phénomène se répètera sur la côte sud-est de cette ile.

Dcs9iY-WkAEP53v.jpg

L’effondrement de Hilina ne représente pas une théorie de géologues reclus dans des bureaux puisqu’il existe déjà. Le terrain glisse actuellement d’une dizaine de centimètres par an, prouvant son instabilité. S’il venait à se détacher, il causerait un séisme d’une magnitude approchant 9 sur l’échelle Richter et un tsunami évalué lui aussi à 300 mètres de hauteur à cause de la profondeur des eaux dans les parages.

En 1868 et en 1975, des glissements de moindre importance ont engendré de petits tsunamis d’une vingtaine de mètres et ont détruit une bonne partie de plusieurs villages environnants. Est-ce que le présent événement éruptif survenant au mont Kilauea ne permettra pas d’enclencher ce glissement cataclysmique attendu puisqu’il rajoute du poids et des degrés supplémentaires aux pentes de ce terrain maudit?

1000463.jpg

Chose certaine, s’il devait bientôt se produire, la surprise ne serait pas totale. Seuls les gens ignorant tout de l’effondrement de Hilina ainsi que ceux qui se le seraient volontairement caché resteront sans voix devant les ravages qu’il causera.

Mais vous, en tant que lecteur de mon blogue, vous ne pourrez prétendre à l’ignorance, seulement à l’insouciance.

La menace du Cumbre Vieja

Choisir un vendredi 13 pour aborder une éventuelle catastrophe, je trouve ça de bon ton. Ouais, je parle de catastrophes beaucoup d’autres jours que des vendredis 13, direz-vous, et vous avez raison. Toutefois, je ne pouvais pas rater cette journée-ci.

Le possible cataclysme dont il est question sera engendré par le volcan Cumbre Vieja. Il a fait la manchette en 2000 lorsqu’une équipe de la BBC a lancé un pavé dans la mare en lui prédisant un funeste destin. Faisant suite à ce reportage, la délégation composée de journalistes et de scientifiques a reçu tous les noms d’oiseaux connus, mais aujourd’hui personne ne sait exactement si leurs prédictions étaient complètement démesurées et irresponsables ou si la vérité se montrera aussi abominable qu’ils l’ont prétendu. Toutefois, la menace est bien réelle et seuls son ampleur et le moment de sa venue sont sujets d’interrogations.

Cumbre Vieja

Le petit cercle rouge tout à l’Est de l’océan Atlantiqe est l’ile de La Palma

 

Le Cumbre Vieja, Vieux Sommet en français, culminant à 1949 m, est un volcan rouge actif formant la partie sud de l’ile de La Palma aux iles Canaries en plein océan Atlantique au large du Maroc. Sur les photos et les cartes, on voit une immense caldeira au nord de l’ile de La Palma, mais celle-ci n’est que l’ancien stratovolcan effondré nommé Caldeira de Taburiente culminant à 2426 m. Le Cumbre Vieja situé plus au sud se trouve à être moins élevé, mais combien plus dangereux!

Lorsqu’on parle de la dangerosité d’un volcan, généralement on suppose une éruption cataclysmique, mais ce volcan espagnol réserve une surprise bien différente. Les pressions magmatiques internes font fissurer cette montagne, laissant présager qu’une grande partie déboulera dans la mer. Par la reconnaissance des crevasses qui apparaissent en surface, on calcule approximativement la quantité de roche qui se détachera et qui dévalera dans les eaux de l’océan Atlantique. Ce faisant, une vague de fond s’élèvera et se propagera en direction des côtes des Amériques. Arrivée à destination, un tsunami d’une ampleur sans précédent historique détruira tout sur son passage en réduisant à néant cette section du monde lorsqu’il s’enfoncera très loin à l’intérieur des terres.

Cumbre-Vieja-tsunami-1.jpg

La vague couvrira un éventail impressionnant de territoires, dévastant plusieurs pays en commençant par toutes les iles antillaises, dont les Antilles françaises, les Bahamas, Cuba, Porto Rico, la République dominicaine et Haïti. Les É.U.A., le Vénézuéla, le Canada, les Bermudes, Le Groenland, le Brésil, la Guyane française, le Suriname, le Guyana et même l’Islande verront une partie de leurs terres inondées. New York ne s’en remettra peut-être jamais tellement la dévastation risque de causer des dégâts irréparables à toutes les infrastructures et à tous les bâtiments. Ce dévalement survenant à la section ouest de la montagne n’épargnera toutefois pas entièrement les côtes est de l’Afrique, dont la Mauritanie et le Sénégal. On comptera ses morts par centaines de milliers, sinon par millions.

Il existe de forts doutes sur l’ampleur possible de cette vague gigantesque, car tout dépend de la quantité de roches totale ainsi que de la vitesse du glissement de terrain. Le tsunami prendra alors des proportions moindres ou monstrueuses et tout se joue sur ces informations d’importance ultime.

Cumbre-Vieja-3.jpg

À la suite du reportage-choc de la BBC, des simulations en laboratoire tendent à prouver que le résultat risque d’être bien moins spectaculaire que ceux présentés par l’équipe anglaise. Cependant, ces tests ne peuvent considérer tous les facteurs réels et je soupçonne les chercheurs chargés de veiller aux alertes dans l’Atlantique Nord et qui ont été pris de court par cette diffusion de se venger en dénigrant un tantinet, c’est un euphémisme, leurs collègues britanniques.

Le Cumbre Vieja s’effondrera, sur ce point, peu de doutes, son héritage reste toutefois à connaitre. Les prophètes de malheur ayant prédit une hyper catastrophe, en tant qu’oiseau de malheur, je les aime bien. Ils sont piétinés sans vergogne jusqu’à ce que la réalité leur donne souvent raison. Quant à ceux qui se sont essuyé les pieds dessus, ils rejoindront la grande fosse des fielleux oubliés.

Vagues scélérates

Évitez de confondre une vague produite par un tsunami et une vague scélérate. Leurs processus de création ne se comparent en rien et on ne les retrouve pas du tout aux mêmes endroits.

Vous voguez en pleine mer, les vagues tout autour de votre navire paraissent normales. Tout à coup, l’horizon devant vous devient noir. Un mur d’eau semble se rapprocher de vous. De 20 à 30 mètres de hauteur, le record rapporté fait état d’un monstre de 33 mètres, cette vague apparait non seulement anormale par sa hauteur, mais aussi par sa forme.

Elle ne ressemble en rien à une houle que votre bateau parvient toujours à gravir pour redescendre de l’autre côté. Non, cette eau vous arrive dessus en formant une paroi presque verticale. Les chances de vous en sortir indemne se réduisent à néant, car votre navire est condamné à subir un terrible choc pour lequel il n’a jamais été conçu, peu importe sa grosseur.

Vague Scélérate - Vue d'artiste - Rogue Wave - Artist view

Les vagues scélérates constituèrent un mythe jusqu’au milieu du XXe siècle et elles furent acceptées comme étant réelles par les scientifiques durant les années 1990. Oui, ces derniers se retranchaient derrière leurs équations linéaires qui prédisaient l’émergence d’une vague de cette amplitude aux 10000 ans!

omae_135_3_031108_f008

Les choses changent le 1er janvier 1995 quand la plateforme pétrolière Draupner en mer du Nord enregistre la hauteur d’une vague venue la percuter à 25,6 mètres de hauteur. Pour qu’une vague soit appelée «scélérate», elle doit mesurer plus de 2,1 fois la hauteur significative Hs des vagues de l’endroit. Celle-ci correspondait à 2,37 fois cette hauteur et elle représentait la première preuve béton de l’existence de ces monstres incompréhensibles.

Aujourd’hui, les vagues scélérates avérées, les scientifiques se défendent d’avoir toujours cru les récits de ces capitaines chevronnés, mais ils tentent en réalité de faire disparaitre les preuves de leur ancien dédain lorsqu’ils les traitaient tous de menteurs et d’ivrognes tandis qu’eux-mêmes n’avaient jamais posé les pieds sur un navire en plein océan durant une tempête.

On a pensé détenir la cause de leur formation en analysant des vagues le long de la côte de l’Afrique du Sud. Le fort courant vers l’ouest associé à des vents opposés parviennent à créer des vagues de hauteur dépassant parfois la cote 2,1 Hs. Toutefois, les témoignages de vagues scélérates apparues très loin des courants marins ont mis à mal cette théorie reléguée depuis à un phénomène de diffraction.

CapBonne-Courant

Les vagues scélérates ne partagent pas toutes les mêmes caractéristiques. Hormis leur taille inhabituelle et leur forme quasi verticale, leur direction peut varier d’une vingtaine de degrés par rapport aux autres vagues. Elles peuvent aussi survenir par paquet de trois et sont alors appelées «les trois sœurs».

En anglais, ils utilisaient le terme «freak wave», mais cette désignation semble vouloir disparaitre au profit de la «rogue wave».

Ce type de vague crée des pressions énormes sur les structures métalliques des navires marchands et de croisière, dix fois plus importantes que celles prises en considération lors de leur conception. C’est donc dire qu’aucun bateau ne leur est invincible. Les vagues frappent de plein fouet le château des plus grands navires, brisant leurs vitres et les commandes de navigation. On estime la perte d’un cargo par année due à ces vagues apparues de nulle part.

Mais comment se forment-elles? Une réponse a surgi d’un tout autre domaine d’expertise, comme pour la résolution de plusieurs énigmes scientifiques. Les vagues auraient un comportement linéaire bien connu et maitrisé, mais elles auraient également un comportement non linéaire décrit par l’équation de Schrödinger de la physique quantique.

ob_c98bf6_schrodingerequation1

Imaginez un train d’ondes, ce sont les vagues. Tout à coup, pour des raisons restées mystérieuses, l’une d’elles commence à pomper l’énergie de ses deux voisines, faisant baisser leur hauteur au profit de la sienne qui s’élève anormalement. Un mur d’eau vient de se créer devant vos yeux. On sait que ce processus existe, on ignore encore dans quelles circonstances il se déclenche.

Rajoutez à ce concept de pompage énergétique la probabilité de superposition lorsque deux trains de vagues de directions différentes interfèrent et vous obtenez des vagues dépassant largement les 2,1 Hs.

Les structures élevées des navires n’étant pas conçues pour résister à de fortes pressions, une vague scélérate peut faire couler n’importe quel navire en quelques minutes, comme cela survint au réputé insubmersible (un autre!) cargo allemand München le 12 décembre 1978 en Atlantique Nord.

Rhine_Forest-1_Port_of_Rotterdam_24-Feb-2006.jpg

Avec l’avènement des satellites radar, les vagues des océans du monde sont constamment mesurées et la fréquence des scélérates se situe bien au-delà de tout ce qu’on avait cru possible. Il n’est pas rare d’en trouver quelques-unes en train de se déchainer simultanément sur l’une ou sur plusieurs mers du monde.

L’ancienne estimation d’une seule vague scélérate par dix mille ans montre jusqu’à quel point les scientifiques peuvent parfois se tromper lourdement et ils devraient, du moins j’espère, gagner en humilité. Ça leur ferait un bien fou de croire aux humains leur racontant des expériences vécues et de prendre l’air en leur compagnie plutôt que de rester enterrés au fond de leur bureau à tripoter avec concupiscence leurs équations fétiches inadéquates, mais combien rassurantes!

Ilopango

Dans l’article d’hier, j’abordais la chute des empires causée par leurs promesses et précipitée bien souvent par des catastrophes naturelles. Aujourd’hui, je vais parler de l’une d’elles causée par l’Ilopango.

Voici la photo du volcan Ilopango, un destructeur d’empire régional. Mais ne vous y méprenez pas, le monstre n’est probablement pas celui que vous pensez. Ce magnifique stratovolcan (cône) n’est pas l’Ilopango, regardez plutôt ce lac en avant-plan, voilà l’Ilopango.

Ilopango-San-Vincente

Sur cette carte, vous pouvez comparer la taille du cratère du volcan San Vicente (cercle rouge) avec la caldeira de l’Ilopango qui correspond à la totalité du lac pour vous donner la mesure du monstre souterrain.

Ilopango1

D’une dimension de 8 par 11 kilomètres, la bouche de l’Ilopango se situe à la limite est de la ville de San Salvador, la capitale de la République du Salvador, le plus petit pays d’Amérique centrale.

Cette caldeira, surnommée El Megavolcán de la Muerte par ses habitants, résulte de quatre éruptions de type plinien (vésuvien) survenues au cours des 12000 dernières années. La plus récente de ces explosions cataclysmiques s’est produite aux environs de la moitié du cinquième siècle de notre ère (an 450).

Cette éruption s’avère bien plus importante que celle du Krakatoa de 1883 et probablement comparable à celle du Tambora de 1815 avec une cote estimée à VEI 6-7. Il expulsa pas moins de 70 kmde téphrites, des cendres volcaniques brûlantes, ce qui correspond à un tapis de 50 cm sur un rayon d’une centaine de kilomètres autour de lui.

Ilopango-Eruption.jpg

Bien sûr, cette éruption engendra des impacts locaux très sévères, dont la disparition de la culture maya de l’époque, en forçant l’évacuation des rescapés de ces hautes terres vers les basses terres des pays modernes du Guatemala et du Belize. Le contrôle du réseau commercial fut déplacé vers la ville de Tikal au Guatemala actuel.

Cela prit des siècles avant que cette vaste zone puisse récupérer de ce désastre. Toutefois, la fertilité accrue des sols ramena ensuite les habitants à se concentrer de nouveau autour de lui.

Ilopango-San-Vincente1.jpg

Cette éruption créa un impact majeur sur le climat global avec pour conséquences la chute importante des températures et des récoltes fragilisées et appauvries.

Les conséquences de la dernière éruption majeure de l’Ilopango ne sont pas responsables à elles seules de la fin des empires romains et byzantins de cette époque, mais elles ont contribué à affaiblir leurs structures économiques et leur influence.

Inquiet de l’absence de séismes

Peut-on s’inquiéter de l’absence de gros tremblements de terre depuis un certain temps ?

seisme-2

Je le suis. La Terre tremble constamment. Plus les séismes sont puissants, heureusement plus ils sont rares. Toutefois, un séisme de magnitude 6,0 ou supérieur survient en moyenne plus de 220 fois par année. La fréquence est donc d’un séisme de forte amplitude par jour et demi. Alors qe’elle n’est pas ma surprise de constater qu’en 17 jours, aucun séisme supérierur à 6,0 ne s’est produit. D’après moi, c’est plutôt étrange.

À l’instar des enfants trop silencieux qui fomentent des mauvais coups, la Terre ne s’est pas calmée, elle prépare quelque chose qui risque d’être terrible.

Je faisais état dans un récent article de la future catastrophe Cascadia qui aurait dû survenir voilà déjà 78 ans et qui se laisse encore attendre. Et malheureusement, plus elle retarde, plus la secousse sera forte. Est-ce le prochain gros séisme à se préparer ?

 

magnum_f

Les séismes de 6,0 correspondent à un dégagement d’énergie équivalent à la bombe d’Hiroshima. On les rencontres habituellement tout autour de la Ceinture de feu du Pacifique, principalement en Nouvelle-Zélande, en Papouasie-Nouvelle Guinée, en Alaska, au Japon et au Chili.

Lorsque la Terre recommencera à libérer sa tension accumulée, elle risque de le faire de façon inconsidérée, puisque plus ses épisodes calmes sont longs, plus l’accumulation de l’énergie est grande.

4sai0201zi01z

Photo : frandroid.comkoranyogya.com ;

La catastrophe Cascadia

On pourrait croire à une rumeur, comme il en existe des milliers sur internet provenant de gens en mal de célébrité ou de revenus provenant d’une vidéo mal foutue mise sur YouTube.

Pourtant, ce dont je vais vous parler n’est pas du tout une farce ou une rumeur infondée et elle concerne une catastrophe naturelle encore plus importante que celle ayant engendré un tsunami dévastateur en Indonésie en 2004, mais cette fois-ci, le malheur frappera l’ouest du Canada et des É.-U.

Pâtiront de ce cataclysme, les villes populeuses de Vancouver, Seattle, Portland et Tacoma. Cependant, des dégâts majeurs et des pertes de vies par dizaines de milliers se produiront sur une longueur de 700 km le long de la côte ouest-nord-américaine. Les autorités des deux pays sont au courant depuis un bon bout de temps, mais on n’évacue pas des millions de personnes réparties dans une région aussi grande que la France sans raison évidente à très court terme.

seisme

Je parle d’un séisme comme nous en avons peu connu. Les experts évaluent la magnitude du séisme déjà nommé Cascadia à 9,2 sur l’échelle Richter. En comparaison, le méga séisme de 2004 avait une magnitude de 9,0. Le cataclysme Cascadia correspondrait au troisième plus important séisme enregistré de notre histoire.

Pourquoi cette prévision n’est-elle pas une rumeur? Voici les faits. En l’an 1700, un terrible tsunami a dévasté le Japon ainsi que la côte ouest-américaine. Des légendes amérindiennes et des écrits japonais en ont attesté. Les géologues ont pu relier ces deux événements à un seul cataclysme de magnitude approximative de 9,0 survenu près des côtes américaines. D’autres cataclysmes d’amplitudes comparables se sont produits au même endroit à des époques plus lointaines. Ces séismes de très grandes amplitudes attestées par des preuves géologiques laissées par les tsunamis ont une récurrence d’environ 240 ans.

796446.jpg

Ainsi, autour des années 1940, un autre séisme de cette nature aurait dû se produire, mais ce ne fut pas le cas. Ce retard de 78 ans augure très mal puisque l’énergie continuant de s’accumuler à un rythme constant, lors de sa libération, elle en sera d’autant plus importante, de là l’évaluation du 9,2, une prévision très réaliste vu la longueur importante de 700 km de la rupture qui l’engendrera.

De fait, la cause de ces séismes de grande amplitude est bien connue. Le restant d’une vieille plaque tectonique nommée Juan de Fuca plonge sous la plaque nord-américaine qui se déforme sous l’énorme pression occasionnée par le frottement des plaques l’une sur l’autre. Lorsque l’élasticité de la plaque nord-américaine atteindra son point de rupture, elle décrochera en libérant toute l’énergie qu’elle aura accumulée durant ces 318 années le long des 700 km que mesure la plaque Juan de Fuca (ligne rouge).

Cascadia1.pngLa Colombie-Britannique et les états américains de Washington et de l’Oregon seront les premiers touchés par ce séisme, mais aussi par le tsunami dévastateur qui frappera les côtes seulement une quinzaine de minutes après le méga tremblement de terre. Bien peu de gens des basses altitudes auront le temps et l’opportunité de fuir vers des lieux surs à hauteur suffisante pour éviter les flux et reflux meurtriers.

Les organismes comme l’USGS (US Geological Survey)) et le FEMA (Federal Emergency Management Agency) ne peuvent rien faire pour éviter cette catastrophe. Ils installent des pancartes le long des côtes pour indiquer aux gens vers où s’enfuir. Ils organisent les futurs secours, mais s’ils voulaient réduire de façon importante les victimes, il faudrait évacuer les habitants de la côte ouest-nord-américaine sans connaitre pour combien de temps. On parle donc d’un déménagement permanent et non d’une simple évacuation. Puisque cela ne se produira pas et que le séisme frappera sans prévenir, le nombre de victimes sera conséquent.

Photos : geide.asso.frsciencealert.comexpress.co.uk

Trapps du Deccan ou météorite de Chicxulub ?

Lequel de ces deux événements a éliminé 75 % des espèces terrestres, dont les gentils dinosaures, voilà 66 millions d’années? Est-ce la fameuse météorite de Chicxulub tombée au Yucatan au Mexique ou le supervolcan ayant généré ce qu’on nomme les trapps du Deccan en Indes?

Le combat a fait rage, fait rage et fera encore rage. Comme quoi, lorsqu’on attrape la rage, elle ne nous quitte plus. (Donc, c’est peut-être la rage que j’ai moi-même contractée!)

Les deux événements sont contemporains et avérés. Pour les trapps, ce n’est pas bien difficile à confirmer. Comme le montre la carte, le volcan a noyé 500000 km2 de l’Inde sous 2,4 km d’épaisseur de lave! On estime que le volcan a été actif durant au moins 30000 ans, mais aurait pu l’être jusqu’à 1 million d’années. L’âge exact de ces éruptions est mal défini, il se situerait aux environs de 60 millions à 68 millions d’années.

Trapps_du_deccan

Ce volcan ressemblait au Kilauea qui fait actuellement rage à Hawaï, mais en proportions incommensurablement plus importantes. Ce sont les émissions de gaz liées à ce volcanisme qui ont été dangereuses pour la faune et la flore mondiale de l’époque, pas la lave, sauf localement, évidemment. À cette époque, l’Inde se promenait bien loin de son lieu actuel et n’avait pas encore embouti le continent asiatique. Sa position devait correspondre à celle de l’ile de La Réunion.

TrappsDeccan

Trapps du Deccan aujourd’hui érodés

Quant à la météorite de Chicxulub, il en a été question un nombre impressionnant de fois, je n’en reparlerai pas en long et en large, à part pour dire que l’impact qu’elle a eu sur l’environnement est attesté. L’âge de la chute de la météorite de Chicxulub est connu avec une précision de plus en plus grande. S’il a longtemps été estimé à 65 millions d’années, aujourd’hui on parle plutôt de 66 millions d’années. Cette époque se situe donc dans la fourchette estimée antérieurement pour l’âge du volcan.

Cenotes-ring-2

Formation des cenotes par la météorite de Chicxulub

Voici mon opinion sur le sujet. Je pense que la météorite a occasionné la disparition des dinosaures non aviaires et autres espèces vivantes pour deux raisons. Premièrement en créant un hiver qui aurait duré plusieurs années, éliminant la végétation dont se nourrissaient les grands herbivores du Crétacé. Mais la chute de ce monstre aurait engendré l’ouverture du volcan indien qui aurait eu, lui aussi, son effet dans l’histoire des extinctions.

On oublie souvent que la Terre est une cloche. Lorsqu’un séisme survient, toute la cloche tinte, vibre, se déforme. Les mers de la Lune sont des épanchements importants de basalte qui auraient peut-être été causés par les météorites tombant sur sa face cachée.

Voilà comment un seul événement en aurait créé un deuxième qui, ensemble, auraient engendré la grande extinction Crétacé-Tertiaire (K-T). Je tiens ce raisonnement depuis plus de vingt ans. Évidemment, je ne suis pas outillé pour le prouver par des analyses, mais certains l’ont fait et en «octobre 2015, une datation encore plus précise des coulées de lave des trapps du Deccan, basée sur le rapport isotopique 40Ar/39Ar de l’argon, est obtenue par l’équipe de Paul R. Renne de l’Université de Californie à Berkeley. Les épisodes les plus importants et les plus continus d’émissions de laves du Deccan, représentant 70 % du total, sont datés de moins de 50000 ans après la chute de la météorite de Chicxulub. Cette coïncidence convainc les auteurs que l’épisode paroxysmal des trapps serait une conséquence de l’impact de la météorite de Chicxulub. Le choc de la météorite aurait induit une onde sismique énorme, équivalent d’un tremblement de terre de magnitude 11, qui aurait fragilisé la croûte terrestre de l’autre côté du globe, aux “antipodes” en longitude, mais pas en latitude. Ainsi, après l’extinction massive due à l’impact de la météorite de Chicxulub, les éruptions volcaniques du Deccan, avec leurs quantités énormes de gaz létaux expulsées, dont le sulfure d’hydrogène (H2S), auraient prolongé les effets du nuage soulevé par l’impact météoritique.»

Carte des trapps du Deccan : geowiki.fr
Photo des trapps du Deccan : 
fr.wikipedia.org
Carte des cenotes de Chicxulub : theyucatantimes.com

En volcanisme, il y a danger et danger

Aussi impressionnantes que soient les images de l’éruption du volcan Kīlauea à Hawaï, ce type de volcanisme est très gentil en comparaison avec l’autre type beaucoup plus violent.

1-mauna-loa-eruption--big-island-of-hawaii-phil-degginger

Effusions de lave du Kilauea

Il existe plusieurs façons de catégoriser les volcans, l’une est par sa «couleur». Le Kilauea est un volcan rouge ou effusif. C’est-à-dire que de la lave s’en écoule en jaillissant d’un ou de plusieurs cratères pour dévaler le cône et envahir les environs. Plus la lave est pauvre en silice, plus elle est liquide et plus elle s’écoule vite. Pourtant, ce volcanisme est très peu dangereux. Oui, il incendie des villas construites beaucoup trop près, détruit des routes, brûle des champs et des boisés, mais il ne fait que très peu de victimes. Ses coulées et ses effusions sont spectaculaires, mais les dégâts restent habituellement bien en deçà de ce que peut causer un incendie de forêt moyen.

050718hawaii1_640x360

Cratère du Kīlauea – Hier

Le Kilauea est un volcan rouge tout comme le mont Erebus en Antarctique, le piton de la Fournaise à l’ile de la Réunion, le Nyiragongo en République démocratique du Congo, L’Etna en Italie. Ils sont presque tous en éruption, dont certains en permanence. Pourtant ils ne font que très peu de victimes chaque année et bien souvent, les vies fauchées sont des gens qui ont manqué à la plus primaire des prudences.

Plus la lave est siliceuse, plus elle s’écoule lentement. On serait tenté de croire que de la lave lente est moins dangereuse, pourtant, c’est le contraire. Lorsque la lave est trop lente pour s’écouler, elle forme des bouchons dans les puits qui remontent le magma vers la surface et empêchent les gaz contenus dans cette roche liquide d’être évacués. Lorsque le magma remonte vers la surface, la pression le comprimant s’amoindrit. Cette diminution de pression sur le liquide brûlant a pour effet de dégazer le magma. Le gaz libéré est principalement et de la vapeur d’eau, du dioxyde de carbone et du dioxyde de soufre. Si un bouchon de lave durcie bloque ces gaz en sous-sol, la pression interne va grimper jusqu’à ce que le bouchon de la marmite saute.

Pinatubo1991.png

Mont Pinatubo – Philippines 1991

On se retrouve alors avec un volcanisme gris parce qu’il n’engendre que très peu de lave, mais beaucoup de cendres, de pierres ponces et de nuées ardentes. Les volcans gris sont extrêmement dangereux, car ils explosent, détruisant tout sur des dizaines de kilomètres à la ronde. Les nuées ardentes sont des gaz et des poussières à très haute température, plusieurs centaines de degrés Celsius, qui dévalent les flancs des volcans à des centaines de kilomètres à l’heure, prenant n’importe qui par surprise. Ils brûlent les gens autant de l’intérieur lorsque les gaz sont inhalés que de l’extérieur. Les panaches de poussières que ces volcans éjectent peuvent atteindre des hauteurs de plus de 35 kilomètres d’altitude. Ces particules en suspension font parfois plusieurs fois le tour de la Terre et selon la quantité émise, elles peuvent modifier le climat global sur plus d’une année.

Bali-Mont-Agung-1

Mont Agung – Bali

L’éruption du Vésuve en 79 de notre ère était une éruption plinienne caractérisée par un volcanisme gris. Le Krakatoa a explosé en 1883, c’était un volcan gris. Le mont Saint Helens est un volcan gris (1980). Le Pinatubo ayant explosé en 1991 est un volcan gris. Il a déréglé le climat de la planète entière. Le mont Thera (Stromboli) qui a balayé tout un peuple, les Minoeens, dans l’antiquité est un volcan gris. Il est en partie responsable du mythe de l’Atlantide. Le mont Agung à Bali est un volcan gris. Le Popocatepetl au Mexique est un volcan gris. Tous ces volcans ont été ou sont encore très dangereux.

Le Kīlauea n’explosera pas et son principal danger provient surtout de ses émissions de dioxyde de soufre. Sur l’ile d’Hawaï, tout près de lui vit son grand frère, le Mauna Loa, un autre volcan rouge toujours actif, mais d’une dimension de plusieurs dizaines de fois plus importantes que celles du Kīlauea.

Voici une vidéo en anglais sur l’étude du Kīlauea.

Le Mauna Loa tremble

Les iles Hawaï se sont formées par un volcanisme dit de « point chaud ». C’est une sorte de chalumeau qui fait remonter la chaleur du manteau terrestre en surface en transperçant la croûte terrestre. La dérive de la plaque continentale Pacifique fait en sorte que de nouvelles iles se sont créées, formant un chapelet d’iles.

Le Mauna Loa est un volcan en activité sur ces iles. Il vient de fortement trembler, 6,9 sur l’échelle Richter d’après mon application qui les répertorie. Ceci n’annonce rien de bon. D’ailleurs, des centaines de petites secousses se sont fait sentir depuis plusieurs jours.

n-MAUNA-LOA-ERUPTION-628x314.jpg

Le Mauna Loa est une montage qui, lorsque mesurée depuis sa base au fond de l’océan, fait 17 kilomètres de haut. C’est le plus haut volcan du monde. Sa superficie couvre la moitié de son ile. Il fait partie de la catégorie des volcans rouges, c’est-à-dire que sa lave pauvre en silice coule de manière fluide. Ainsi, les éruptions cataclysmiques ne font pas vraiment partie de son registre. Ce sont ses coulées de lave qui le rendent dangereux, car elles menacent les populations avoisinantes lorsqu’elles s’écoulent rapidement.

L’augmentation accrue des petites secousses et cette dernière à 6,9 sont annonciatrices d’épanchements en hausse. Bonne chance à tous les habitants se trouvant à proximité.

Photo : fineartamerica.com ;