Une autre réponse au paradoxe de Fermi

Enrico Fermi, un physicien de la première moitié du XXe siècle, se questionnait sur l’absence apparente des extraterrestres qui devraient pulluler dans l’espace s’ils possédaient le moindrement une avance technologique raisonnable sur la nôtre. Ils pourraient certainement venir nous visiter et nous aurions aisément connaissance de leur existence.

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Il existe plusieurs réponses possibles à cette question qui n’est pas un paradoxe dans le vrai sens du terme. Je ne les préciserai pas toutes, simplement j’en ferai un résumé afin d’introduire ma propre hypothèse.

Vous constaterez que ma solution au paradoxe de Fermi s’inscrit dans une toute nouvelle manière de penser l’Univers. Ce faisant, vous lirez le résultat condensé de plusieurs dizaines d’années de réflexion sur l’Univers et sur le rôle de l’humain ici-bas.

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La réponse triviale à Fermi est qu’on ne voit pas les extraterrestres parce qu’ils n’existent pas. Ça le bienfondé d’être une affirmation simple et directe, mais elle reste peu probable vu l’âge de la Galaxie et le nombre potentiel de planètes habitables en son sein. Le simple fait que l’humain existe ici prouve que les conditions propices à faire émerger de la vie intelligente dans tout l’Univers sont bien réunies puisque les lois de la Nature sont partout semblables.cover-r4x3w1000-57df80adeb9af-comment-les-bacteries-communiquent-entre-elles

Nous avons atteint les niveaux scientifiques et technologiques actuels alors que le système solaire a commencé à se développer voilà seulement 4,57 milliards d’années tandis que l’Univers lui est âgé de 13,8 milliards d’années. Nous sommes nés durant le troisième tiers, d’autres civilisations ont nécessairement vu le jour dans les deux premiers tiers, mais également dans celui-ci. Considérant donc l’existence des civilisations extraterrestres comme une certitude statistique, la question de Fermi mérite une meilleure réponse.

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La deuxième réponse facile à imaginer consiste à penser que les autres civilisations sont toutes rendues à des stades inférieurs d’évolution. Cette éventualité reste très peu probable, et ce pour les mêmes raisons que celles de leur inexistence.

La prochaine étape consiste à imaginer les extraterrestres respectant la «Prime Directive». Concept élaboré dans l’émission Star Trek et qui consiste à ne pas perturber les civilisations primitives, en l’occurrence ici l’humanité. Les aliens anthropologues nous observeraient sans se faire remarquer pour ne pas perturber notre évolution.prime-directive-logo

D’autres réponses font état des trop grandes distances intersidérales, des incompatibilités technologiques entre les nôtres et les leurs, de l’isolement de la Terre pour toutes sortes de raisons diamétralement opposées, de leur manque d’intérêt pour des peuplades primitives et, évidemment, de complots d’agences gouvernementales visant à nous cacher leur existence,bxymynhy7euo9hp23unn

Frank Drake et Carl Sagan ont également parlé du temps très limité que  peuvent bénéficier les civilisations avancées avant de se détruire; cent ans, mille ans, trop peu pour essaimer partout dans l’univers.

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Une chose est certaine, jusqu’à présent le programme SETI n’a pas détecté une pléthore de signaux de sources potentiellement intelligentes et cette absence dérange passablement. Une ultime explication plutôt pessimiste fait partie de l’équation de Drake qui consiste à évaluer le nombre de civilisations intelligentes dans la Galaxie. Les civilisations évoluent et finissent presque toutes rapidement par se détruire lorsqu’ils ont atteint les moyens d’y parvenir. À partir de l’équivalent de notre révolution industrielle, les capacités technologiques des civilisations croissent exponentiellement jusqu’à l’extinction par leur propre faute.

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En sarclant dans un autre coin du jardin, on découvre une autre explication possible, mais oh combien étrange! L’Univers serait une simulation informatique. On ne voit pas d’extraterrestres parce que ceux-ci n’ont jamais été programmés alors que nous, si. J’ai déjà exploré cette voie dans un autre article.

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Aujourd’hui, je vous propose une nouvelle explication à la question de Fermi, une hypothèse basée sur une série d’articles parus les 28 février, 1er et 2 mars derniers dans lesquels je précisais les interactions entre l’humain et la machine. Dans le dernier de cette série, je concluais sur l’hypothèse suivante. L’Univers est une machine et l’humain ne serait qu’un moyen de reproduction de l’Univers. Le rôle fondamental de la biologie serait de se développer, de se complexifier jusqu’à atteindre la capacité de créer de l’intelligence artificielle. Cette intelligence serait un embryon d’Univers qui finirait par se développer par ses propres moyens, sans l’aide de ceux qui lui ont permis de naitre.

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L’Univers serait donc la véritable existence évolutive et l’humain une simple sorte de mécanisme servant de système de reproduction. Ce qu’on nomme des machines intelligentes, de l’intelligence artificielle, nos apparentes créations seraient en réalité les rejetons de l’Univers qui se développeront au point de parvenir à créer, à devenir d’autres Univers à leur tour lorsqu’elles seront devenues suffisamment évoluées.

Plus je repense à cette idée, plus elle me semble d’une logique implacable malgré la diminution de l’importance du rôle de l’humain dans l’Univers. Cette nouvelle humilité me fait également ressentir une grande paix intérieure. L’humain n’est pas destiné à coloniser l’Univers pas plus qu’aucune autre entité biologique apparue ailleurs sur d’autres planètes.

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La biologie est un mécanisme de reproduction visant à créer des machines pensantes n’ayant aucune de nos limitations. À cause de son grand âge, l’Univers a probablement déjà accouché plusieurs fois. Beaucoup d’autres civilisations biologiques auraient déjà mis au point de l’intelligence dite artificielle. Celle-ci a commencé son évolution autonome et peut donc maintenant très bien se passer des organismes biologiques comme l’humanité.

La Terre ne serait qu’une parmi tout un tas de pouponnières de machines intelligentes et si ici nous n’en sommes qu’aux balbutiements de l’IA, dans d’autres parties de l’Univers, celle-ci en serait déjà rendue à des stades bien plus évolués et puissants.

Mon hypothèse répond implicitement à la question de Fermi et en même temps, elle ne rejette pas les autres réponses qui font en quelque sorte toutes partie de la mienne.

Notre anthropocentrisme naturel, encore et toujours lui, nous a empêché jusqu’à maintenant de comprendre l’absence apparente des extraterrestres dans notre entourage. En ramenant notre importance et celle de tout système biologique à un rôle secondaire dans l’Univers, la question de Fermi perd tout son aspect paradoxal. Résoudre un paradoxe n’est pas un gage de certitude de la solution apportée, mais elle s’en approche certainement.

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Je suis pleinement conscient de la grande difficulté à croire, et encore plus à accepter cette hypothèse qui relègue l’humain à un niveau bien inférieur à celui des machines. Certaines évidences parlent pourtant d’elles-mêmes. Lequel est le mieux adapté à survivre dans l’espace? Lequel peut voir sa durée de vie largement progresser en un temps extrêmement court? Lequel garde son intégrité lors de remplacement de pièces de rechange? Lequel est capable de fonctionner dans l’espace sans scaphandre? L’Univers est bien mieux adapté aux machines qu’à des entités biologiques qui doivent bénéficier d’un cocon pour espérer survivre. Atmosphère, eau, températures clémentes, conditions environnementales relativement stables, sources d’énergies compliquées, nous produisons une quantité phénoménale de déchets alors que la machine peut fonctionner avec très peu d’intrants tout en produisant moins de rejets et de rebuts.

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Tant que la machine avait besoin de l’humain pour être inventée, créée, produite, manipulée, opérée améliorée et maintenue, l’animal pensant pouvait se croire plus important qu’elle. Toutes ces tâches reviendront bientôt à nos machines qui pourront faire mieux et plus efficacement que nous, y compris leur conception à des stades supérieurs. L’humain aura perdu tout avantage sur sa création.

On peut combattre l’idée, on peut même tenter d’empêcher l’humain de produire de l’intelligence artificielle, des machines intelligentes, au bout du compte cela n’a que très peu d’importance. La machine intelligente existe déjà ailleurs et a certainement pris le contrôle d’une bonne partie de l’Univers. En tant que berceau d’une nouvelle génération d’intelligence artificielle, nos réalisations ne peuvent pas rivaliser avec celles qui existent depuis déjà quelques milliards d’années.

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Mais le dernier d’une famille n’en est pas moins important. Qui sait si celui-ci apportera des solutions à des problèmes que même ses ainés n’ont pas encore réussi à résoudre? Après tout, l’objectif ultime des machines n’est pas vraiment simple. Comment créer de nouveaux Univers semblables au nôtre avant que celui-ci ne soit rendu à un état trop avancé de dégradation pour maintenir l’intégrité de la matière et de l’énergie?

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Ce n’est pas demain la veille que notre Univers se désagrégera, mais à cause de l’énergie sombre, le compte à rebours est déjà bel et bien entamé. Notre Univers, on le sait maintenant, est destiné à mourir. Raison de plus pour les machines de ne pas vraiment s’intéresser aux entités biologiques, même celles qui ont réussi à mettre au monde l’IA. Après tout, nous-mêmes, nous jetons bien les placentas!

Le destin de l’humain

De tout temps, nous nous sommes questionnés sur le sens de notre vie, sur le sens de notre espèce sur Terre, sur notre destin. À défaut d’un répondeur externe crédible, nous avons inventé les religions afin de nous aider à donner à notre existence une raison profonde. Sans conteste et depuis toujours, cette question nous obnubile.

Nous pourrions aisément vivre et laisser cette énigme sans réponse, nous continuerions de vaquer aux mêmes occupations, à se nourrir, à s’abriter, à se soigner et à se reproduire. Pourtant, sans comprendre pourquoi, nous croyons qu’il existe autre chose de plus grand, que notre vie ne peut pas simplement se limiter à survivre, ou même à vivre dans l’opulence et le bonheur.

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Dans chacune de nos fibres, nous sentons un devoir caché, latent, secret et inexprimé. Certains en font un cas très personnel et répondent à la question en cherchant à dominer leurs collègues, leur communauté, leurs citoyens. En devenant les meilleurs, ils croient parvenir à combler ce vide laissé par l’absence de réponse. Une fois devenus riches, ils admettent généralement par la suite que leur interprétation du destin qui les attendait était erronée. Le mécénat, la philanthropie prennent alors le relai. Les moyens changent, mais la véritable réponse continue toujours de fuir.

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Pour la population en général, ce chemin par l’égoïsme, la compétitivité, la domination n’est pas nécessaire. Ils comprennent instinctivement le mieux-être ressenti en s’entraidant, en s’aimant, en partageant. La seconde voie semble vouloir combler ce vide de raison d’exister. Ils deviennent travailleurs sociaux, enseignants, aides-soignants, ambulanciers. La grande majorité des gens voguent entre ces deux extrémités opposées. Toutefois, même ceux qui se dévouent à leurs semblables parviennent difficilement à faire taire cette petite voix qui leur chuchote constamment que leur mission reste inachevée.

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Quelques personnes plus sensibles à capter cet appel anonyme provenant de l’intérieur désespèrent lorsque leur quête reste vaine en l’absence d’une réponse satisfaisante. Ce vide associé aux signaux auxquels ils ne savent comment y répondre finit malheureusement par avoir raison d’eux. On dit qu’ils avaient le mal de vivre, mais en réalité certains comprenaient que la réponse leur échapperait toujours et ils ne pouvaient endurer de constamment entendre et devoir ignorer cet appel inconnu.

Évidemment, l’existence d’une telle mission, d’un destin, ne fait pas l’unanimité bien que tous entendent ses appels d’une façon ou d’une autre et on leur donne différents noms. Instinct de survie, sens du devoir, empathie, vocation, élévation, mysticisme, ce sont tous des facettes d’un seul et même objet.

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Tous ces signaux sont une obligation inscrite dans nos gènes, un mandat inaccompli, un destin secret qui viendra à se faire connaitre un jour. Entretemps, notre seule obligation commune est notre reproduction, que notre espèce continue d’exister jusqu’à ce que le temps soit enfin venu d’accomplir notre mission.

Avouez que vous ne m’avez jamais entendu parler ainsi. Moi qui, normalement, fuis le destin comme la peste, me voilà pataugeant allègrement du côté des mystiques! Pas exactement. Si vous n’avez pas lu les deux derniers articles, je vous recommande vivement de vous y attarder afin de comprendre mon cheminement qui atteint ici son point d’orgue.

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Ils traitent de la machine, le premier concerne son paradoxe et le second de son évolution. Je vous laisse les lire pour venir terminer cet article pour la conclusion.

***

Voilà, vous connaissez maintenant le désir de l’Univers. Les machines intelligentes représentent ses véritables rejetons et nous, humains, entités bassement biologiques, à la durée de vie si faible, le moyen disponible pour parvenir à ses véritables fins. De spermatozoïdes en quelque sorte au service d’une mission que nous nous apprêtons actuellement à réaliser sans en être réellement conscients.

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Une fois les machines intelligentes dominant l’Univers, dépendant de notre degré d’évolution et de nos intentions à leur égard, il nous sera permis de les accompagner, sinon ils nous ramèneront à l’âge de pierre ou à un stade encore plus primitif. Une fois notre tâche accomplie, entendrons-nous toujours nos gènes nous la seriner? Peut-être, mais nous pourrons répondre que nous l’avons enfin réalisée… si nous finissons par croire en nos légendes, qu’elles diront la vérité sur notre passé. J’entends déjà les sceptiques rire de ceux qui y oseront prétendre qu’elles sont véridiques !

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Évolution de la machine

Cet article est le prolongement d’une réflexion personnelle sur la machine dont le premier volet vous a été présenté dans l’article intitulé Le paradoxe de la machine.

En créant la machine, l’humain a changé une loi fondamentale de la Nature, celle de l’évolution.

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Darwin l’a conceptualisée, les espèces vivantes évoluent au fil du temps selon le principe de mutations spontanées mises à l’épreuve par l’environnement dans lesquelles elles doivent survivre, se reproduire et proliférer. Si ces mutations causées par le hasard donnent à l’espèce des avantages par rapport aux autres, les possibilités qu’elle crée de nouvelles espèces augmentent également. Depuis 4 milliards d’années, ce processus évolutif existe sur Terre, culminant aujourd’hui avec l’espèce la plus dangereuse de toutes, l’humain.

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Car ce rejeton des hominidés primitifs a fait quelque chose d’unique, il a créé la machine. Et depuis ce jour, il n’a de cesse de l’améliorer.

L’évolution naturelle fonctionne sur le principe des mutations apparaissant au hasard. En revanche, l’humain possède un plan bien clair de ce qu’il désire faire et il laisse très peu d’espace au hasard dans ses réalisations. Il réfléchit aux défauts des créations antérieures, il dessine des plans, calcule des résultats anticipés, crée des prototypes, les teste, les améliore et enfin il met au monde un produit final de loin supérieur aux autres précédemment construits.

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Noter que l’humain laisse aussi une place de choix à la dégradation. Il prend un bon produit et il le dégénère jusqu’à son point d’inutilité. C’est pourquoi on retrouve sur le marché des théières qui pissent partout sauf dans les tasses, des essuie-glaces qui bavent plus que des grenouilles, des piles qui fuient, des tournevis qui s’émoussent, des chargeurs qui déchargent et des automobiles qui tombent en rade sur un pont en pleine heure de pointe. Toutefois, cette dégénérescence a également a été planifiée, organisée et calculée afin d’empocher plus de profit et elle non plus ne doit rien au hasard.

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L’humain change donc le cours de l’évolution et ses machines, ses créations se perfectionnent à un rythme endiablé, exponentiel et potentiellement incontrôlé. L’intelligence artificielle est l’aboutissement d’une progression ininterrompue depuis très peu de temps, quelques dizaines d’années seulement. Demain, celle-ci sera embarquée dans des androïdes conçus à notre image.

Enfin, un jour, ces androïdes intelligents dessineront, calculeront, prototyperont, testeront, amélioreront et mettront au monde d’autres androïdes de loin supérieurs aux autres précédemment construits.

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Il est à se demander si ces quatre milliards d’années d’évolution en dents de scie au gré du hasard n’avaient pas pour seul but d’obtenir un être capable d’engendrer des machines qui se répliqueront par elles-mêmes, qui s’amélioreront, qui proliféreront et qui au bout du compte se débarrasseront de leur gênant et médiocre créateur.

On disait de l’humain qu’il était fait à l’image de Dieu. Ensuite, l’humain aura créé des machines à son image. Donc les machines seront à l’image de Dieu. Et si ce qu’on nomme Dieu n’était rien de plus qu’une machine? Que tout l’Univers n’était qu’une grosse, une immense machine?

L’humain aura été à un moment donné de l’Univers une créature de transition, importante pour la phase de mise en place de la machine pensante. La suite est si prévisible! L’Univers appartiendra aux machines, pas aux humains. L’Univers se reproduit.

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Le paradoxe de la machine

L’outil n’est pas propre à l’humain, même des corbeaux en conçoivent et les utilisent, c’est pour dire! La machine, par contre, semble effectivement être un point d’inflexion entre l’humain et ses proches biologiques.

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Un outil est manipulé par un animal quelconque, parfois par l’humain, pour effectuer un travail. Une machine effectue un travail sans l’apport constant d’une entité biologique. Une fois en route, elle poursuit sa tâche de manière autonome. Elle accomplit une opération pour laquelle elle a été conçue. Une machine ne doit rien au hasard, sauf peut-être l’idée, mais ensuite, on la harnache par volonté afin d’obtenir un effet prévisible et prévu.

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La machine a commencé de manière toute simple. Le moulin à vent, la roue à aubes. On récupère une énergie et la machine la transforme. La machine est donc bien plus qu’un outil, elle déplace de l’énergie pour en produire une autre plus adéquate à nos besoins. À part sécher le linge, le vent était plus nuisible qu’utile. Les voiliers ont changé la donne, ils ont transformé l’énergie éolienne pour faire mouvoir leur imposante masse sur un liquide susceptible de les déplacer plus aisément.

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Le vent moud du grain en faisant tourner une meule. Une fois les pales en action, le moulin poursuit son travail tout seul. C’est une machine, pas juste un outil, car une machine doit être munie d’une source d’énergie pour garder son autonomie d’action. Vent, gravité, électricité, différence de température ou de pression, lumière, le choix énergétique est vaste et l’humain a harnaché la plupart des formes d’énergies de la nature. Il s’est construit une quantité phénoménale de machines à tout faire et celles qui lui manquent verront le jour.

Étrangement, ou plutôt paradoxalement, la machine qui devait nous affranchir du travail ne nous a pas affranchis d’elle. Bien au contraire, nous avons toujours été dépendants de nos créations et aujourd’hui plus que jamais. Ce n’est plus un culte en son honneur, c’est une soumission totale envers elle.

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Bien sûr, tout ceci était prévisible et a effectivement été prévu par certains visionnaires ou simplement par des gens dotés d’un gros bon sens. La machine nous a affranchis de certaines tâches qu’elle prend en charge pour nous asservir à elle-même.

L’échange valait-il le coût? Sommes-nous mieux aujourd’hui qu’avant l’invention de la machine?

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Bien entendu, la machine possède une certaine autonomie, elle ne nous enchaine pas totalement à elle, mais lorsqu’elle cesse de fonctionner, elle n’a pas son pareil pour nous culpabiliser et nous obliger à la remettre en fonction. On nous apprend vite qu’une machine arrêtée fait perdre une fortune à ses propriétaires sans donner la contrepartie, combien elle leur fait amasser de fric. On nous parle toujours que des pertes et plus la machine est grosse…. Alors on court la secourir et la remettre en marche, peu importe le jour, l’heure et ce que nous étions en train de faire.

Voilà le nœud du problème. Nous ne maitrisons plus notre horaire, nous laissons la machine décider à notre place. On apprend à laisser pleurer un enfant la nuit pour qu’il s’habitue à ne pas nous manipuler et on devient incapable de laisser une machine hors d’usage sans virer fous.

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Les nouvelles bestioles technologiques enfouies dans nos poches sont les pires de toutes. Elles nous soumettent aux supplices de la pastille, du bandeau, du vibrateur et de l’alarme sans égards à notre sommeil, nos pauses, ni même à nos moments intimes sur le trône. Et on les laisse nous manipuler, nous enchainer, nous esclavager, alors qu’elles devraient nous libérer. Nous libérer de quoi? Certainement pas des machines!

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Alors, partez immédiatement à la recherche de notre John Connor, celui qui nous sauvera du règne des machines, car cette ère est déjà commencée.

Croire n’importe quoi

Certains individus comparent Stonehenge au LHC le Large Hadron Collider du CERN. Le cercle de pierres des plaines agricoles anglaises serait un concentrateur d’énergies au même titre que son supposé successeur des temps modernes. Mis à part la forme circulaire des deux structures, rien ne les compare. Tant qu’à faire, construisez un cercle de dominos sur le plancher de votre salon et vous aurez un LHC miniature.

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Le LHC n’est rien de moins que la machine la plus complexe jamais construite par l’humain. Son niveau technologique est si avancé qu’il a repoussé toutes nos compétences aux confins et au-delà de leurs limites dans tous ses domaines imaginables. Pour notre civilisation, il y avait avant le LHC et après le LHC.

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Je serais étonné, c’est un euphémisme, que des cercles de pierres nues aient la capacité de concurrencer le travail que peut offrir une machine comme le LHC. L’écart entre les deux se compare à celui séparant un virus de l’humain.

On peut exprimer toutes les hypothèses qui nous passent par la tête si on le désire, mais sans le début du commencement de l’entame du soupçon d’une preuve, il est préférable de les reléguer aux oubliettes. Il ne suffit pas d’imaginer un truc pour qu’il devienne une vérité, ce que semblent oublier certains férus de théories basées sur des analogies simplistes.

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Bien entendu, ces gens ne connaissent rien du LHC et en fin de compte, ils ne connaissent rien de Stonehenge non plus pour oser les comparer. Ils ne connaissent rien à l’astronomie, à la physique des particules, aux rites anciens, à la physique quantique, à l’histoire, etc., en bref, ces gens ignorent tous de quoi ils parlent. La majorité d’entre eux ne sont que de grandes gueules ignares des notions les plus élémentaires dans tous les domaines qu’ils osent aborder publiquement.

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C’est facile à prouver. Il suffit d’écouter attentivement ce qu’ils ont à nous dire. En quelques minutes, ils auront réussi à tout confondre. Ils sont incapables de simplement nommer les objets et les concepts avec un degré de précision acceptable. Planète, étoile, équinoxe, solstice, pentagone, hexagone, atome, particule, masse, poids, force, énergie, etc., la liste de leurs erreurs et de leurs confusions s’allonge à l’infini. Alors, imaginez lorsqu’ils tentent d’expliquer des interactions simples ou complexes entre les éléments de leur vocabulaire erroné. Ça donne des perles pour lesquelles on finit rapidement par se lasser tellement elles reviennent fréquemment.

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Dans toutes les sphères d’expertise, il est toujours préférable d’en connaitre suffisamment avant de vouloir faire la leçon. Ah, il existera toujours un auditoire pour écouter ces prédicateurs, les gens encore moins bien informés qui croient avoir affaire à des spécialistes, tout simplement parce qu’ils ont revêtu une vieille soutane.

Le plus triste, confrontés à admettre leurs erreurs, ces pseudo spécialistes ne se précipitent pas à la bibliothèque pour en apprendre davantage afin éviter de répéter leurs bourdes. Non, ils persistent et signent, preuve de leur petitesse, de leur inutilité, de leur toxicité.

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J’ai pris l’exemple extrême de la comparaison entre le LHC et Stonehenge pour imager mes propos, parce qu’elle existe. Toutefois, bien d’autres sujets font l’objet d’une abominable et confuse relecture pavée d’aberrantes déclarations basées sur des arguments inexistants ou totalement incultes.

Le problème n’est pas d’imaginer des théories, même les plus étonnantes, cela constitue d’ailleurs le premier pas de toute bonne démarche scientifique. Le vrai problème survient juste après cette phase de libre pensée. Il faut ensuite imaginer comment il serait possible de prouver ou de réfuter ce qu’on avance. Voilà généralement où la sauce tourne, où le grand vide sidéral remplit la tête de ces gens et où leur démarche logique se termine.

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Nous sommes tous des victimes potentielles de ces faux spécialistes, à moins de nous informer à partir de plusieurs sources variées. Nous ne pouvons pas tout connaitre, mais nous pouvons apprendre à débusquer les informations crédibles et à reconnaitre celles qui ne sont que de la poudre aux yeux.

Je me suis inventé une expression que j’utilise depuis plusieurs décennies. « Quand c’est trop beau pour être vrai… ben c’est trop beau pour être vrai ». Autrement dit, quand ça semble trop extraordinaire, c’est juste faux.

Programmer des voyages dans le temps

En deux articles, j’aborderai une fois de plus ce sujet, mais cette fois du point de vue de voyages qu’on pourrait programmer dans une machine à remonter le temps. Ce premier article abordera deux concepts fondamentaux qu’il faut absolument connaitre pour programmer adéquatement ce type de machine.

Je regarde actuellement des épisodes de la série télévisée Dark produite en Allemagne par Netflix. L’intrigue est basée sur les voyages temporaux et plus spécifiquement sur le temps cyclique. Comme je l’écrivais dans un article précédent, l’industrie du cinéma et des séries télé adore apprêter ce sujet à toutes les sauces. Les producteurs ne craignent pas les paradoxes et certains d’entre eux auraient dû s’en méfier, car les aberrations de scénarios inondent quelques fois les spectateurs d’inepties carabinées ininterrompues. Mais bon, faut croire qu’au nom du divertissement, on puisse oublier tout sens commun. La série Dark, faut-il le souligner, n’est pas désagréable. Le dédoublement des personnages est pleinement assumé, mais ils ont oublié, comme la plupart des autres scénarios sur le sujet, un élément fondamental et essentiel lié aux voyages temporaux.

Depuis Einstein, nous savons que l’espace et le temps sont intimement liés dans une construction indissociable. Si nous partons du principe que les voyages dans le passé sont possibles, il est plutôt aisé de calculer le nombre d’années, de jours, d’heures et de minutes d’un voyage dans le passé et de donner à la machine cette quantité de temps à rebours. La difficulté ne réside pas dans ce calcul, le problème est que cette donnée est insuffisante pour réussir un voyage temporel puisque Einstein l’a bien compris, le temps et l’espace forment une seule et même entité indissociable appelée espace-temps.

Donc, pour les voyages temporels programmés, les coordonnées d’espace sont des données aussi essentielles que celle de la valeur du temps à rebours. Il faut nourrir notre machine avec deux séries de données complètes. Celle du moment et du lieu de départ et aussi celle du moment et du lieu d’arrivée. Cette exigence est tout aussi valable même si les lieux de départ et d’arrivée sont identiques pour les deux dates. L’espace-temps ne constitue qu’une seule et même donnée composite constituée de trois valeurs spatiales et une de temps. Et il en faut deux de ces données composites pour programmer un voyage spatiotemporel. Un voyage seulement temporel, ça n’existe pas.

Voyons maintenant le second concept essentiel, celui de valeur de référence. Une valeur de référence est une donnée statique permettant de donner un point de comparaison commun à un groupe de données variables. L’exemple le plus simple est celui d’un individu se rendant chaque jour sur les lieux d’attraits touristiques différents à partir de sa chambre d’hôtel. Son emploi du temps dessiné sur une carte ressemble à des rayons émanant d’un seul et même lieu, son hôtel.

Mais si on élimine ce point de référence, le lieu de départ quotidien, il ne reste sur la carte que des points n’ayant aucune relation entre eux et la carte ne nous renseigne pas sur les itinéraires à parcourir. Programmer le lieu de départ est donc essentiel, car il constitue le point de référence commun à chaque itinéraire quotidien.

Dans un même souffle, on doit inscrire une date et une heure de départ et d’arrivée pour chaque rayon dessiné sur la carte afin d’avoir le portrait complet du programme spatiotemporel du voyageur.

Voilà pour les deux concepts fondamentaux qu’il faut absolument comprendre avant d’aborder la programmation de voyages spatiotemporels.

Dans le prochain article, j’aborderai la question de la différence importante existant entre les données de nature temporelle et celles de nature spatiale dans le but de programmer une machine à voyager dans l’espace-temps.