Ouais, j’ai attrapé la saleté un peu avant les Fêtes.
J’ai annulé toutes mes sorties pour réfugier ma misérable carcasse entre l’édredon et les poussées de fièvre, entre la salle de bain et les courbatures, entre les bouteilles d’eau et les étourdissements.
En plus du virus chinois, je suis à peu près certain d’avoir simultanément chopé la grippe H1N1, la grippe saisonnière, parce que je tarde à me remettre sur pied. Je me sens toujours comme au lendemain d’une cuite au mauvais whisky, les pieds ne touchant pas tout à fait le sol, comme si je marchais sur un matelas pneumatique à demi gonflé. L’autre extrémité de mon anatomie n’a pas plus la forme, le cerveau comprimé entre les mâchoires d’un étau rouillé et celles d’un bad trip à l’acide. J’ai l’énergie d’un escargot sur les antidépresseurs.

Durant ma vie, j’ai dû affronter quelques situations difficiles qui m’ont demandé de faire plus d’efforts qu’un homme ordinaire n’est censé faire. Je connais ce sentiment d’être rendu au bout du rouleau et ce foutu virus semble vouloir me faire revivre ces tristes moments.
Je tente de me rassurer en pensant à ma première expérience avec la bête il y a de cela deux ans. Les symptômes s’étaient dissipés plutôt bien, me laissant pour seul relent une anosmie temporaire. Je détestais cette pathologie autant que j’aimais le scotch qui ne me procurait plus aucun plaisir. Mon odorat a graduellement repris ses fonctions avec une sensibilité exacerbée pour la cannelle durant la transition.
Cette fois-ci, mon nez se porte relativement bien. Il en va autrement de mon état général qui tarde à reprendre son service normal. Si j’étais une ligne de métro, je dirais que plusieurs rames ont dû être retranchées, amenant de la congestion et des retards généralisés. Après une seule boucle, les wagons doivent être dérivés sur la voie de desserte pour effectuer un entretien supplémentaire forcé.

Justement, en écrivant ces lignes, l’électricité a décidé de m’imiter en tombant elle aussi en panne, probablement causée par la tempête de neige qui dépose une quantité non négligeable de merde blanche. Je pense à devoir déneiger mon véhicule emmuré par les chasse-neiges. Vous pouvez vous imaginer, cette expectative ne me réjouit aucunement.
Vivre un épisode de Covid au Québec en hiver, ce n’est pas vraiment top. C’est là où je repense à cette offre de jeunesse qui consistait à m’installer en Martinique en compagnie d’une charmante jeune femme d’affaires. La seule condition consistait à devenir son « obligé » sexuel.
Tant qu’à devenir un jour à la merci d’une petite bête, j’aurais dû accepter son offre plutôt que de me retrouver « Covidé ». La preuve qu’étant jeune, on choisit souvent très mal son avenir.



























La Nature ne s’attaque pas à nous, on ne doit donc pas la traiter comme une ennemie. Il est de loin préférable de bien se préparer à ses débordements pouvant nous causer désagréments, difficultés ou dangers, tout d’abord en s’informant adéquatement des conditions météorologiques à venir et en se vêtant de manière appropriée.






