Les champs Phlégréens vont-ils bientôt exploser ?

Quand on pense au volcanisme italien, les deux noms qui nous viennent immédiatement en tête sont l’Etna et le Vésuve. Le premier, principalement pour son activité actuelle et le second pour son histoire bien connue et pour… le futur.

Shattered Shield

Oui, le Vésuve finira un de ces jours par entrer de nouveau en éruption plinienne, dévastant Naples ainsi que tous les habitants qui n’auront pas évacué les lieux. La catastrophe ayant causé la dévastation de Pompéi et d’Herculanum se répètera à coup sûr, cette fois-ci en ravageant Naples.

Mais le prochain grand cataclysme volcanique à frapper cette région du monde ne viendra peut-être pas d’un de ces deux célèbres volcans. Elle pourrait être causée par ce que l’on appelle les « Campi Flegrei », ce qui signifie « champs enflammés ».

Les champs Phlégréens sont un immense complexe volcanique plus communément nommé « supervolcan ». Lui aussi est situé tout près de Naples, à seulement neuf kilomètres à l’ouest. Cette grande ville est donc prise en étau entre les champs Phlégréens et le Vésuve.

En fait, la caldeira sous laquelle repose le magma bouillonnant a été créée lors des deux précédentes éruptions datant de 39 000 ans et de 14 000 ans. La plus ancienne a formé la grande caldeira qui couvre entièrement la baie de Pozzuoli et une partie de la baie de Naples. Cette éruption aurait pu contribuer à l’extinction de l’homme de Neandertal puisqu’elle a causé un changement climatique majeur en Europe de l’Ouest au moment où ce cousin a disparu. Plus récemment, en 1538, une petite éruption a causé l’apparition du « monte Nuovo ».

Les dernières études parues dans la revue Communications Earth & Environment démontrent que la croute de la caldeira s’amincit, laissant présager une possible éruption. La composition des gaz des fumerolles a également changé dans le même sens. Plusieurs autres signes avant-coureurs ne sont cependant pas encore observés, comme des milliers de petits tremblements de terre survenant dans un court laps de temps et un important soulèvement de son centre sous la forme d’un vaste dôme. Actuellement, il existe bien un soulèvement, mais il est considéré comme étant moins important que celui anticipé pour une éruption majeure. Cependant, tout peut rapidement changer en fonction du comportement du magma sous-jacent.

Si les champs Phlégréens venaient à exploser de manière aussi importante qu’il y a plusieurs millénaires, l’Europe entière serait grandement affectée, toute vie en surface pourrait disparaitre. Le reste de la planète vivrait plusieurs années sans été, décimant plantes, animaux et humains. Un supervolcan envoie une grande quantité de poussières dans la stratosphère qui font plusieurs fois le tour de la Terre avant de lentement retomber au sol. On quantifie ses éjectas en centaines de milliards de mètres cubes.

Notez que ce supervolcan n’en est pas à ses premières frasques. Régulièrement, il fait sourciller les volcanologues. Cependant, un jour viendra, c’est une certitude, il ne fera pas seulement nous inquiéter, il mettra sa menace à exécution.

Usurpation de plume

Lu dans un blogue : « Dieu est fidèle à ses promesses ». Ouf ! Quelle affirmation lourde de conséquences ! En théorie, puisqu’il est censé avoir tout créé, ses promesses sont la façon dont le monde fonctionne dans ce qu’il a de plus élégant, mais aussi dans ce qu’il a de plus cruel et hideux.

Winter’s Tale

Cependant, il faut se le dire, cette citation ne provient évidemment pas d’un quelconque dieu, mais seulement d’un disciple un peu trop enthousiaste qui écrit et signe en son nom et sans sa permission par-dessus le marché. De toute façon, est-ce que ce dieu lui-même entérinerait la paternité de la liste entière de ses prétendues promesses qu’on lui attribues ?

D’autre part, si on y pense sérieusement, ce dieu serait fidèle à ses promesses de façon distincte, pas pour tous ses enfants de façon égale. Il aurait des préférés avec lesquels il remplirait ses promesses tandis qu’il les renierait pour d’autres gens qu’il balancerait aux fauves, indistinctement qu’ils soient croyants, pieux ou non.

En supposant que je crois en un dieu, la seule promesse que j’accepterais de lui attribuer une quelconque paternité, est celle qu’on finira tous par crever. Au moins, ça, c’est une vérité qu’il aurait pu nous promettre et dont, effectivement, il tiendrait parole envers tous ses sujets, bêtes et humains, pauvres et riches, croyants et impies.

Lorsque je franchirai le seuil de ma demeure éternelle, en supposant qu’elle soit dans un quelconque condo-paradis géré par dieu, j’aurai bien le temps de lui arracher cette fameuse liste. Si elle contient plus que le seul item dont je viens de mentionner, soit la mort assurée pour tous, j’aurai alors de mon côté une liste infinie de griefs à lui remettre pour manquement flagrant à ses promesses.

Et si cette liste de promesses ne concerne pas notre vie terrestre, elle ne concerne pas ma vie. Le fait de me faire dire ici-bas qu’il honorera ses promesses valables seulement dans l’au-delà reste une promesse hautement hypothétique que rien ne peut prouver. Ce n’est évidemment qu’une promesse d’un humain et non d’un dieu. Et je me méfie de tous les humains qui écrivent et signent au nom d’un autre individu sans sa permission.

Je paraphraserai Niels Bohr lorsqu’il répondait à Albert Einstein lorsque ce dernier affirmait avec conviction que « Dieu ne joue pas aux dés. »

« Cessez de dire à Dieu ce qu’il est censé faire. », lui répondit le physicien Danois.

Cette phrase concerne également tous ces disciples qui s’arrogent le droit d’écrire ce que Dieu est supposé penser et faire.

Coucher des mots dans un cahier appartenant à quiconque autre que soi-même ne peut qu’être répréhensible. Tout le monde devrait clairement exprimer qu’ils ne sont que des opinions personnelles et rien de plus. Les convictions les plus profondes ne doivent jamais être confondues avec la vérité et encore moins si celle-ci est censée être céleste. Toute personne tentant de convaincre du contraire est à répudier le plus rapidement possible. Ces phrases fracassantes doivent être reconnues comme les relents de manipulations issues d’humains contre d’autres humains.

Pour un écrivain, les droits d’auteurs sont sacrés et l’usurpation d’identité de plume, une félonie et une trahison. Je pense que tous les dieux seront de mon avis, mais je n’irai pas jusqu’à l’affirmer en leur nom.

Un Univers créé à partir de rien

Est-ce possible de créer tout un univers, le nôtre en l’occurrence, à partir de rien ? Les physiciens se le demandent puisque la cause ayant généré le Big Bang reste très mystérieuse. Et comme je l’écrivais dans un autre article, une intervention divine est à rejeter tant que persisteront d’autres possibilités moins ésotériques et moins théologiques.

Awake

Fluctuations quantiques
Vous connaissez les fluctuations quantiques ? Selon le principe d’indétermination de Heisenberg à la base de la théorie de la physique quantique, le vide ne peut pas toujours rester vide sinon il violerait cette inégalité mathématique où ∆E⋅∆t  > ħ/2

∆E équivaut à la variation de l’énergie. Un vide total signifie que l’énergie ne fluctue pas, donc ce terme vaudrait zéro.

∆t équivaut à la variation du temps. Plus la plage de temps en question est grande, plus ce terme est grand.

Mais la multiplication de ces deux coefficients donnera toujours zéro si ∆E vaut zéro.

De l’autre côté de l’inégalité, on a ħ (h barre), la constante de Planck réduite (h/2 π) qui, même si sa valeur est extrêmement faible (h = 6,626 x 10-34 Joule⋅seconde), elle est nécessairement plus grande que zéro.

Ainsi, l’inégalité oblige ∆E⋅∆t à avoir une valeur positive toujours plus grande que ħ/2. Donc ∆E ne peut jamais être nul. Pour parler français, cette équation dit que la fluctuation de l’énergie du vide (∆E) ne peut jamais être nulle, peu importe la petitesse de l’intervalle de temps (∆t) à laquelle on l’observe. L’énergie du vide doit fluctuer. Donc le vide n’est jamais, jamais, jamais vide d’énergie.

Dans la réalité, comment le vide s’y prend-il pour ne jamais être totalement vide ? Comment son énergie fluctue-t-elle ? La solution est sans équivoque. Le vide doit créer en permanence des paires dites virtuelles de particule-antiparticule. Ces paires ont une masse et selon la formule d’Einstein E = mc2, une énergie correspondante.

Ces paires de matière-antimatière vivent très peu longtemps (∆t), et si ce temps est suffisamment faible pour que la multiplication ∆E⋅∆t soit inférieure à ħ/2, on emprunte de l’énergie (∆E) mais pas suffisamment longtemps (∆t) pour obtenir un produit supérieur à ħ/2, alors c’est comme si on n’avait absolument rien emprunté.

Analogie
Prenons un exemple plus concret. J’emprunte un énorme montant à une banque que j’utilise immédiatement pour créer une gigantesque entreprise. Je pirate et efface les écritures comptables prouvant cet emprunt avant minuit au moment où mon solde et les intérêts sont mis à jour. Le solde étant identique, je n’aurai aucun intérêt à payer. L’important est que le temps passé à effectuer ces opérations ne dépasse pas la limite temporelle pour laquelle le système réagira.

Ainsi, on peut emprunter gratuitement de l’énergie, créer des paires de particule-antiparticule de la dimension d’un univers sans que toute cette opération ne soit perçue comme étant réellement survenue, tant et aussi longtemps que le produit ∆E⋅∆t demeure inférieur à ħ/2.

Création d’un univers
Imaginons la création d’une énergie ∆E formidablement importante constituée d’innombrables paires particule-antiparticule dont leur durée de temps soit infinitésimalement petite avant leur annihilation de sorte que le produit ∆E⋅∆t demeure inférieur à ħ/2. Un univers vient de naitre de rien.

Imaginons maintenant qu’il existe une asymétrie naturelle dans la production des paires à hauteur de 1 milliard de particules de matière pour 1 milliard moins 1 de particules d’antimatière.

Lors de l’annihilation de 1 pour 1, toute l’énergie sera restituée, sauf celle équivalant aux particules de matière en surnombre qui ne peuvent pas se désintégrer, faute d’antiparticule. Un univers comme le nôtre, constitué uniquement de particules de matière, existe maintenant.

Conditions à respecter
Mais ce scénario en apparence plausible se heurte à des conditions bien difficiles à rencontrer.

Pour que l’inégalité ∆E⋅∆t  > ħ/2 ne soit pas dépassée alors que l’énergie en cause ∆E est faramineuse, l’intervalle de temps d’existence des particules-antiparticules ∆t doit être ridiculement faible, un temps incommensurablement inférieur au temps de Planck. Est-ce possible ? Peut-être que la banque refuse le remboursement d’un prêt avant la plus petite période de calcul qui est au moins 1 jour. Si on ne peut pas restituer l’énergie avant le temps imparti, on ne parle plus d’un emprunt, mais d’un vol d’énergie. La sacro-sainte loi de la conservation de l’énergie serait violée.

Bien que l’on connaisse déjà l’existence d’une asymétrie entre matière et antimatière, est-il possible que cette asymétrie s’applique à la formation des paires virtuelles de particules-antiparticules dans le vide ?

Le temps ∆t de cette opération peut-il vraiment être inférieur au temps de Planck ? Si le temps de Planck est une limite infranchissable, il ne sera jamais possible de créer un univers entier sans violer la loi de la conservation de l’énergie.

Mon opinion
À tout prendre, je préfère le scénario des branes qui s’entrechoquent. Le multivers serait formé de (mem) branes et lorsque celles-ci entrent en interaction, un univers se crée en pompant l’énergie déjà présente dans ces branes. Rien ne se crée à partir de rien, seulement à partir d’un niveau énergétique supérieur.

Retour à la métaphysique
Mais les cosmologistes font-ils toujours de la science lorsqu’ils spéculent de la sorte ou ont-ils basculé du côté de la métaphysique ?

La physique et la métaphysique partagent un point commun, celle d’émettre des hypothèses à partir de raisonnements logiques. La différence entre les deux disciplines tient du fait que la métaphysique ne prévoit pas d’expérimentations qui prouveraient ses assertions, souvent parce que cela s’avère impossible, parfois parce qu’on déclare cette étape sans intérêt.

Les hypothèses de la physique cosmogonique moderne jouent bien du côté de la métaphysique. On émet des hypothèses rationnelles sans connaitre aucun moyen de les tester, de les prouver. Elles se contentent de donner une explication plausible à l’existence de notre univers, comme cette idée d’être né d’une fluctuation quantique, d’un emprunt monstrueusement grand… non remboursable.

Et après
Aujourd’hui, nous émettons des hypothèses cosmogoniques en utilisant deux théories physiques incompatibles, donc nécessairement fausses. Si on voulait être parfaitement honnêtes, on cesserait toutes nos spéculations puisqu’elles ne peuvent pas s’avérer exactes. Nous la jouons en prétendant toujours faire de la science alors que nous ne faisons que de la métaphysique. Tant et aussi longtemps qu’une « théorie du tout » réunissant la physique quantique et la relativité ne voit pas le jour, nous ne faisons que perdre notre temps en d’inutiles tergiversations. Mais depuis Einstein qui s’y est cassé les dents durant les quarante dernières années de sa vie, personne n’est parvenu à prouver une quelconque théorie du tout, même si les candidates sont nombreuses à se bousculer aux portes de la science.

Alors, il ne reste qu’une seule chose à faire, se mettre au boulot !

La différence entre précision et exactitude

La précision et l’exactitude sont-elles des termes identiques, interchangeables ? Bien qu’ils paraissent synonymes, ces mots disent pourtant deux choses bien différentes même si dans le langage de tous les jours, nous utilisons allègrement l’un et l’autre pour désigner à peu près le même genre de résultat. Afin de bien comprendre la différence fondamentale entre ces deux termes, analysons des impacts de balles sur quelques cibles. 

Les deux cibles de gauche montrent des tirs précis puisque toutes les deux ont des impacts en un seul regroupement serré. Les deux cibles à droite, en revanche, ont des impacts distribués, donc imprécis.

Les deux cibles en haut ont des tirs centrés, donc exacts, mais celle de droite souffre de moins de précision que celle de gauche.

Les cibles du bas montrent des tirs inexacts puisque le centre a été raté dans les deux cas. Celle de droite n’est pas plus ou moins exacte que celle de gauche, mais par contre elle est plus imprécise.

Correction de l’exactitude (le biais)
Lorsque les tirs sont inexacts comme dans les deux cibles du bas, il existe ce qu’on appelle « un biais » d’autant plus important que la distance moyenne des tirs par rapport au centre de la cible est élevée. Un biais est constant. Peu importe la précision des tirs, le centre de la cible sera systématiquement raté. Ce biais doit être prioritairement éliminé en désaxant la lunette ou la position du tireur. Grâce à une correction de la visée, les tirs deviennent exacts, mais ils peuvent encore se montrer imprécis.

Correction de la précision
Corriger la précision est un tout autre problème. Pour obtenir un haut taux de précision, chaque tir doit s’effectuer en préservant toutes les conditions des tirs précédents si celles-ci sont restées inchangées. En revanche, si des variations dans les conditions sont survenues, c’est là où le talent et l’expérience du tireur entrent fortement en ligne de compte.

Instruments scientifiques
Précision et exactitude s’appliquent à bien d’autres domaines que le tir sur cibles. Par exemple, en science, les instruments de mesure possèdent eux aussi ces deux caractéristiques.

Calibrage
Grâce à un calibrage utilisant un échantillon étalonné, on élimine premièrement le biais de lecture pour obtenir la meilleure exactitude possible. L’appareil doit donner une excellente mesure pour multitude de lectures même si dans un premier temps l’écart-type entre ces mesures est plus important que désiré.

Amélioration
Ensuite, pour améliorer la précision et ainsi réduire l’écart-type, il faut tout d’abord éliminer les variations des conditions environnementales. Position stable, température invariable, pression constante, distance fixe, etc. Ainsi, il est possible de réduire l’imprécision en stabilisant les paramètres environnementaux. Que restera-t-il ensuite ? Peut-on encore faire mieux ? Eh bien, certainement !

Jouer sur l’environnement
Contrôler l’environnement améliorera la précision mesurée, donc le rapport signal sur bruit (S/N : Signal to Noise ratio), mais il restera toujours un bruit de fond important. Et le réduire ne représente pas une mince tâche.

Bon rapport Signal/Bruit
Piètre rapport Signal/Bruit

La température et la pression constituent les deux plus grands ennemis de la précision. La température est en réalité une mesure de l’agitation moléculaire. En diminuant la température au plus proche possible du zéro absolu (0 K ou -273,15 °C), les molécules constituant le détecteur se figent et génèrent alors moins de bruit intrinsèque à l’instrument. Ensuite, en vidant le milieu de toute matière, on évite les perturbations causées par les molécules ambiantes.

Mais le vide créé technologiquement sur terre est bien plus imparfait que celui trouvé dans l’espace. C’est pourquoi l’envoi d’appareils de mesure dans le vide spatial, comme au point de Lagrange L2, permettant de les protéger des rayons solaires, devient parfois absolument nécessaire pour obtenir la précision requise pour mesurer de très petites variations de signal.

Un bruit récalcitrant
Placer un appareil de mesure dans des conditions idéales, éliminera-t-il toute source de bruit ? Eh bien non ! Il existera toujours un bruit résiduel fondamental qu’absolument rien ne pourra éliminer. Ainsi, la précision d’une mesure n’atteindra jamais des sommets absolus. Ce bruit provient des fluctuations quantiques inhérentes à tout ce qui existe. Nous parlons ici du fameux principe d’indétermination (incertitude) de Heisenberg. Donc, le rapport signal sur bruit sera toujours bloqué à une valeur limite infranchissable et quoi qu’on fasse, rien n’y fera, les lois de la physique quantique étant immuables.

Un exemple, le JWST
La localisation choisie pour opérer le télescope James Webb au point de Lagrange L2 ainsi que son coût exorbitant s’expliquent plus aisément lorsqu’on connait les principes d’exactitude et de précision. Sans l’optimisation de ces deux critères, les objectifs scientifiques poursuivis par les scientifiques ne seraient jamais atteints.

Quelle bonne nouvelle ! Il semblerait que ce fameux rapport S/N soit meilleur que celui prévu par les scientifiques. Ainsi, JWST est non seulement exact, mais également plus précis. On pourra le pousser à voir des objets célestes encore plus éloignés ou encore plus petits avec un minimum de flou.

Cycles des ajustements
Remettre son travail cent fois sur le métier, il faut souvent accumuler plusieurs cycles de calibrage-amélioration (exactitude-précision) avant d’obtenir les performances escomptées.

Un autre exemple, valable inversement pour les deux sexes
Tous les hommes le savent, les femmes s’avèrent difficiles à comprendre, à cerner. Nous sommes en présence d’un cas de mesure où l’exactitude et la précision sont au cœur du problème. On peut devenir meilleur à regrouper certaines phrases sous différents thèmes. On améliore ainsi la précision de nos interprétations, mais sont-elles exactes pour autant ? Je dirais, rarement. On peut correctement regrouper ses déclarations, c’est quand même possible d’avoir tout faux sur leur sens exact. On parle effectivement d’un biais d’interprétation.

Et comme en physique quantique, peu importe les efforts déployés pour tout comprendre de la femme, il restera toujours une zone d’ombre impossible à éclaircir. Ce sont ses fluctuations intrinsèques où son bruit devient beaucoup plus grand que la clarté de son signal.

Il n’en sera jamais autrement, faire du bruit, crier, ne sert donc qu’à masquer le véritable message parfois trop subtil ou sensible pour le proférer avec force et conviction. Comprendre sans rien dire reste une lubie impossible à concrétiser. On ne parle plus de comprendre, mais d’accepter.

Alors, chérie, j’aurai beau améliorer mon écoute aux limites du possible, si tes paroles inutiles, le bruit dans ta conversation, dépassent largement les phrases importantes, je ne parviendrai jamais à te comprendre, et ce peu importe mes efforts. Et crier n’améliorera rien, bien au contraire !

Mais si l’on se donne plusieurs cycles pour s’améliorer l’un l’autre, je te promets que nous arriverons à de bien meilleurs résultats. Je te comprendrai plus souvent même si tu ne t’exprimes pas toujours de la même façon, pourvu que tu laisses tomber toutes ces phrases ayant pour seul effet de noyer le poisson dans une mer de futilités.

Catena et cousinage

Cousins
Les Québécois et les Français se considèrent souvent comme étant des cousins. Provenant majoritairement de la Bretagne, plusieurs individus ont bravé une longue et éprouvante traversée pour prendre pied et pays en Nouvelle-France.

Plusieurs siècles plus tard, nous continuons de partager une langue commune, plusieurs artistes et autres personnalités. Aujourd’hui et depuis très longtemps, les descendants de ces premiers colons ne forment pas, ni n’appartiennent à la diaspora française. Les Québécois de « souche » forment un peuple individuel et bien que leurs racines furent autrefois plantées en France, les boutures nord-américaines ont créé leur propre espèce, leur propre nation.

Catena
Le mot « catena » provient du latin. Il signifie « chaine ». Son pluriel est « catenae ». Ne jouez pas ce mot au scrabble, il n’apparait pas dans les dicos standards. Cependant, l’Union astronomique internationale (UAI) l’utilise officiellement pour désigner une chaine de cratères d’impact (astroblèmes) ou de dépressions causées par un même phénomène.

On se souvient de la catena causée sur Jupiter après la dislocation de la comète Shoemaker-Levy 9 en 1994. Sur Terre, la plupart des astroblèmes ont disparu. Moins de 200 sont recensés. Dans ces conditions de déficit, les catenae reconnues sont encore bien plus rares.

Œil du Québec
Ainsi surnommé, l’immense astroblème de Manicouagan a été daté de 214 (± 1) millions d’années. Il est répertorié au cinquième rang de tous les astroblèmes terrestres avec ses 100 km de diamètre. Il a été formé par la chute d’une énorme météorite d’environ 4 à 5 km de diamètre et on la soupçonne même d’avoir été l’une des causes potentielles de l’extinction Trias-Jurassique.

Paléogéographie
C’est la discipline scientifique consistant à reconstituer la position des continents sur le globe au fil des ères géologiques. Sachant maintenant que toutes les terres se déplacent les unes par rapport aux autres, il est possible de reconstituer ces puzzles du passé grâce à plusieurs évidences dont le paléomagnétisme imprégné dans les roches constituant les sols d’origine.

La paléolatitude de l’astroblème de Manicouagan à l’époque de l’impact a été évaluée à 22°8′ dans l’hémisphère nord.

Rochechouart
Cette commune française située en Nouvelle-Aquitaine possède également un gros astroblème de 20 km de diamètre nommé Rochechouart-Chassenon. Il a été causé par la chute d’une météorite d’environ 1 km de diamètre. La collision remonte à peu près à la même époque que celle de Manicouagan. De plus, les deux paléolatitudes coïncideraient.

Est-ce une catena ?
Alors, ces deux cratères d’impact forment-ils une catena ? On l’a longtemps cru puisque les différentes datations en tenant compte des marges d’erreur pouvaient le laisser supposer. Cependant, les datations modernes disent peut-être le contraire. La plupart des méthodes utilisées donnent au cratère de Rochechouart-Chassenon un âge plus jeune que Manicouagan, soit de 180 à 206 millions d’années dans le meilleur des cas. On reste tout de même assez éloigné du 213 ou 215 millions d’années de l’œil du Québec.

Faux cousins
Comme les peuples français et québécois, ces deux astroblèmes géants ne sont peut-être que de faux cousins. Il faudrait peut-être encore affiner les datations afin de s’en assurer. Quoi qu’il en soit, que ces deux astroblèmes aient une origine cosmique commune ou non, nous partageons cependant une réalité similaire. Quelque part sur notre territoire, à peu près à la même époque, le ciel nous est tombé sur la tête. Pas étonnant d’être les uns comme les autres de vrais descendants des Gaulois.

Avantages et inconvénients du classement

Depuis quelques jours, je m’attaque avec un certain déplaisir au classement de mes articles de blogue. Pour écrire de nouveaux articles originaux, j’ai besoin de me référer rapidement aux textes précédemment publiés afin d’éviter d’ennuyeuses redondances. J’associe alors à chacun son hyperlien pour ne pas devoir le rechercher parmi la panoplie.

J’ai donc créé une dizaine de catégories et une bonne trentaine de sous-catégories afin de mieux m’y retrouver. Toutefois, le travail de classement nécessite beaucoup de temps et de zénitude puisque mes titres ne me dévoilent pas souvent la nature exacte du contenu. Je dois donc relire la plupart des articles afin de bien les cerner, ma mémoire n’étant pas conçue pour retenir l’information comprise entre le titre et la chute de chacun.

Autre problème, la grande majorité des articles peuvent très bien correspondre à plusieurs catégories ou sous-catégories. Alors comment découper l’intrication ? Je pourrais multiplier les entrées autant de fois qu’elles correspondent à l’une ou l’autre des matières, mais je préfère m’en tenir à un système de classement simple.

Je dois donc choisir la variété dominante, celle qui soutient toutes les autres, en bref la catégorie-excuse. Durant la relecture de beaucoup d’articles, une technique d’écriture utilisée m’a sauté au visage. J’en étais conscient, mais peut-être pas totalement. J’aborde et j’explique un sujet pour ensuite l’associer à autre chose, parfois à un autre sujet, souvent à un comportement humain relatif.

Et ce lien imprévu devient souvent plus important que l’excuse originelle. Expliquer un concept complexe par un autre concept plus accessible ou plus populaire consiste en une technique pédagogique bien connue. Le cerveau humain aime les comparaisons de ressemblance ou d’opposition. La bipolarité restera toujours attractive, car simple à appréhender et à retenir.

Effectuer du classement par catégorie-excuse s’est rapidement avéré insatisfaisant. J’ai donc opté pour une hybridité. Parfois le classement s’effectue en utilisant le sujet évident de l’article et parfois je ne peux faire autrement que de sélectionner le sujet apparemment secondaire du texte. La difficulté s’accroit lorsque ces sujets secondaires pullulent au sein d’un même article. Aucun classement n’est optimal, car cela revient à coller une unique étiquette au sommet de chaque article bien souvent conçu d’un empilement de couches disparates.

Pour nous simplifier l’existence, nous catégorisons nos relations, nos connaissances et les acteurs publics. Nous les séparons et les plaçons dans des cases distinctes sans égards à leur complexité. Nous les agglutinons autour de l’un des deux pôles d’influence. Nous réduisons leur nature à une simple expression.

Et malgré les énormes défauts occasionnés par cette injuste technique de simplification, nous nous en tenons à elle pour des raisons énergétiques. Personne ne possède un bassin d’énergie incommensurable. Et justement, l’étiquetage minimaliste des gens permet d’économiser un tas d’efforts, de temps et d’énergies.

L’injustice est une action émergente impossible à refréner. Elle est générée naturellement à partir des simplifications et ellipses conscientes ou inconscientes de nos analyses. On peut cependant atténuer les pires effets de ces injustices en taisant les libellés de nos étiquettes et surtout les noms de leurs récipiendaires.

Vous reconnaitrez ici l’inverse de cette décence dans le comportement indigne des trolls. Croyant en leur intelligence supérieure parce qu’ils ont enfoncé une étiquette quelconque dans le front d’une personnalité, ils s’empressent de partager leur élémentaire conclusion en vociférant des crachats d’imbécillités. Pourtant, les seules preuves qu’ils apportent sont celles de leur simplicité d’esprit, de leur ignorance crasse en matière de complexité de la nature humaine et, bien entendu, de leur manque total de savoir-vivre.

Ça y est ! Voilà encore un article inclassable puisqu’il contient deux parties très différentes, retenues entre elles par un subtil lien particulier de cause à effet. Mais maintenant que vous y êtes habitué, je souffrirai seul d’avoir mélangé deux catégories puisqu’évidemment je me pose la question fatidique : « Dans quelle foutue colonne vais-je maintenant classer cet article ? »

N comme dans Noir

Je poursuis ma série d’articles dédiés à un mot commençant par une lettre précise. Aujourd’hui, je m’attaque au « N » et à son mot associé, le « noir ».

La lettre « N » est la quatorzième lettre et la onzième consonne de l’alphabet. Elle est une consonne nasale alvéolaire voisée et son signe dans l’alphabet phonétique international (API) est [n]. Il est simple à prononcer ce qui le fait apparaitre dans de nombreuses langues.

Dans le système international (SI), le N est utilisé pour l’unité du newton, une mesure de force. Quant à sa lettre minuscule n, elle apparait comme le facteur multiplicatif « nano » valant un milliardième (10-9) de l’unité. Ainsi, nN signifie nano newton.

Le tableau périodique des éléments utilise la lettre N pour désigner l’azote, nitrogen en anglais. Sept autres éléments chimiques ont des symboles commençant par N dont les plus connus sont le néon (Ne) et le nickel (Ni).

On utilise le n ou le N comme abréviation dans plusieurs domaines. N désigne le nord, les nombres naturels (ℕ) ainsi que la quantité de neutrons. Les deux isotopes de l’uranium, 235U et 238U ont bien sûr le même nombre de protons, celui de son numéro atomique valant 92. Cependant, ces deux isotopes ont un nombre de neutrons N = A – Z, soit le nombre total de nucléides (A) moins le nombre de protons (Z). Donc, N = 143 neutrons et N = 146 neutrons pour les deux isotopes les plus connus de l’uranium.

Quant à la lettre minuscule n, en mathématique elle sert généralement à désigner un nombre quelconque comme dans n + 1, 3n, √n, etc.

Dans mon dictionnaire, je recense 1 951 entrées commençant par cette lettre et parmi celles-ci, une seule aura l’honneur d’être traitée dans cet article, le mot « noir », dont sa prononciation est [nwaʀ].

Petit mot de quatre lettres, le noir est souvent considéré comme étant une couleur alors qu’il est exactement son inverse, une absence totale de couleur. La confusion provient souvent des encres noires utilisées en peinture et en imprimerie. Afin d’alléger cet article, je ferai un abus de langage en utilisant sciemment le terme « couleur » avec « noir » puisque de toute manière, il n’existe pas de noir parfait, à une seule exception près.

Un noir dit parfait ne réfléchit ni n’émet aucune lumière visible et le seul objet ayant cette unique propriété dans la nature est un trou noir. Mis à part cet objet céleste exotique, il existe sur le marché une peinture capable d’absorber 99,4 % de la lumière visible. Son nom commercial est « Musou Black ». Pour un objet conçu par l’humain, en l’occurrence par les Japonais, il fracasse tous les records d’albédo avec une valeur de 0,006. Attendez-vous cependant à débourser un montant non négligeable, mais tout de même accessible, pour un flacon de seulement 100 ml de cette peinture particulière. Je partage un lien YouTube qui vous fera voir son énorme pouvoir absorbant.

Dans la nature terrestre, le noir est la couleur de la nuit mais aujourd’hui, peu importe l’endroit où nous nous tenons, il existe bien peu de chance que nos yeux ne voient absolument rien. La Lune, les étoiles ou la pollution lumineuse quasi généralisée parviennent presque toujours à éclairer un pan de notre environnement. Les bâtonnets de nos yeux s’habituent graduellement à la noirceur nocturne et même si les formes révélées restent floues, leur mouvement devient aisément visible. Heureusement, car nos ancêtres utilisaient très souvent cette sensibilité pour survivre aux attaques des prédateurs possédant, eux, une excellente vision nocturne.

Les corbeaux sont les oiseaux emblématiques de la couleur noire même si l’irisation de leurs plumes les fait souvent apparaitre bien plus colorés. J’ai écrit un article traitant d’une légende amérindienne à ce sujet. Malheureusement, ces oiseaux sont également devenus un symbole de mauvais présages, de fourberie et de multiples dangers. Pensons également aux chats noirs pour les superstitieux. Pourtant, les êtres qui devraient se méfier le plus des chats noirs sont les corbeaux, pas les humains.

En astrophysique, on utilise le mot « noir » pour qualifier une forme d’énergie et de matière bien spéciales. La matière noire et l’énergie noire représentent ensemble environ 95 % de tout le contenu de l’univers. Le qualificatif « noire » signifie ici notre absence totale de connaissance sur la nature de ces deux constituants et non pas leur manque de couleur. C’est-à-dire qu’avec tout notre attirail scientifique et tous nos cerveaux actuellement à disposition, nous connaissons moins de 5 % de tout ce que notre univers nous offre ! C’est bien le cas, en astrophysique, nous pataugeons dans le noir total.

En physique, on nomme « corps noir » un objet absorbant toutes les ondes électromagnétiques. Il les accumule sous forme calorifique et il restitue cette énergie en émettant un rayonnement dit de corps noir. Chauffez un morceau de fer et il émettra ensuite une lumière de couleurs caractéristiques. Noir, rouge sang, rouge cerise, orange, jaune et ensuite blanc, au fur et à mesure que la température du four s’élève, la couleur émise blanchit.

Cependant, les bleus et les verts restent des couleurs inconnues du fer chauffé. Au début du XXe siècle, ces absences étaient totalement incomprises. Et selon la théorie physique en vigueur à ce moment-là, un corps émettant en lumière ultraviolette verrait son énergie de radiation atteindre une valeur infinie ! Heureusement, grâce à Max Planck et ensuite à Albert Einstein, ce mystère fut définitivement résolu en 1905. Ce phénomène radiatif compris signa la naissance de la physique quantique, soit la lumière à énergie quantifiée (discrète) plutôt que continue. On parle des quantas de lumière ou autrement dit de façon plus moderne, des photons.

Dans le monde du symbolisme, le noir est la contre-couleur du blanc. C’est aussi vrai aux échecs, en chevalerie et ailleurs. Le chevalier blanc est preux, chaleureux et vertueux. Le chevalier noir est agressif, froid et fourbe. Étrange que le noir soit froid alors qu’un objet noir devient bien plus chaud qu’un blanc s’ils sont exposés à la même source énergétique.

Le néant primordial est symboliquement noir, de même qu’on considère le noir comme étant négatif ou passif. Aujourd’hui, l’endeuillé porte le noir, mais c’en fut autrement il n’y a pas si longtemps. Et même si le noir signifie la mort, il symbolise également la couleur d’un terreau fertile, donc la vie à naitre.

Dans la nature, le noir est abondant puisque le charbon est noir. Le diamant, lui, est transparent. Pourtant, ces deux objets sont composés du seul même élément chimique, le carbone (C). On peut considérer celui-ci comme ayant (au moins) deux pans totalement opposés. Le carbone vulgaire se transforme en matériau noble sous certaines conditions extrêmes de température et de pression, mais le diamant soumis à une température élevée (≈1 000 °C) devient du simple dioxyde de carbone (CO2) ou autrement dit, du carbone oxydé par l’air ambiant durant le chauffage. On fabrique donc un gaz à effet de serre en brûlant du diamant ! Mais soyez sans crainte, mis à part dans les entrailles de la terre, je doute qu’il existe de telles sources, n’est-ce pas ?

Mis à part les expressions et cooccurrences avec « noir » que j’ai précédemment employées, il en existe une panoplie d’autres qui utilisent le symbolisme de négativité ou de mystère et dans une moindre mesure, la couleur. Parfois, ces caractéristiques s’entremêlent au sein de la même expression.

Expressions :
Visa le noir, tua le blanc ; broyer du noir ; avoir un fun noir ; manger son pain noir ; demeurer dans le noir.

Cooccurrences : 
Roman noir ; liste noire ; boite noire ; caisse noire ; marché noir ; or noir ; marée noire ; messe noire  ; travail au noir ; noir de monde ; misère noire ; humour noir ; mouton noir ; regard noir ; bête noire ; fureur noire ; noirs desseins ; chanson noire ; etc.

Avec toutes ces expressions utilisées quotidiennement, pas étonnant que le noir soit devenu le champion toutes catégories de la mort, du mal, du mauvais, de la misère, de l’occulte, du secret, du mystérieux et de l’insondable.

Et que dire de l’archétype moderne du noir, le corbeau (LeCorbot !) ? Peut-il prendre toutes ces formes négatives de caractères ? Trempe-t-il naturellement dans des combines aussi sulfureuses qu’intrigantes ? Se délecte-t-il des misères et des laideurs humaines ?

Si vous lisez beaucoup des 678 articles que j’ai composés et édités ici même, vous obtiendrez sûrement quelques réponses à ces questions. J’ai reconnu, admis, accepté et partagé avec vous des éléments sombres de moi-même. Vous pourrez évaluer ce Corbot public en tout point semblable à une partie du vrai Corbot. Pour l’autre restée jusqu’ici tapie dans le noir, lisez bien tous les caractères noirs de mes prochains articles, peut-être y découvrirez-vous d’autres fragments de ma personne enfouis au sein de quelques noirceurs littéraires ou placés parfaitement en évidence à la lumière éclatante d’un traité limpide.

Car le noir ne peut pas exister sans s’opposer au blanc. Comme je le mentionnais dans un article précédent, placez un amas multicolore de feuilles dans une pièce entièrement dépourvue de lumière et, faute de celle-ci, elles apparaitront toutes noires. Seule une lumière parfaitement blanche permet de les distinguer correctement et seule son absence totale les rend toutes identiques.

Nous sommes l’une de ces feuilles colorées. Parfois, il est bien d’être distingués et parfois il vaut mieux se fondre dans la masse. Se plonger dans le noir total ne s’avère pas pire et ne vaut pas moins qu’être éblouis par un éclat lumineux, car les deux savent nous rendre aveugles.

Comment nous avons perdu le combat pour le climat

Les climatosceptiques ont convaincu une bonne partie de la population et surtout les politiciens de ne rien entreprendre en matière de protection de l’environnement en usant de démagogie et d’arguments fallacieux. 

Leur technique repose sur l’expérience acquise avec le tabac qui a permis aux entreprises cigarettières de retarder la reconnaissance de la nuisance des fumées pour la santé durant plusieurs décennies. Premièrement, tout nier en bloc. Ensuite, pleurnicher en plaidant l’économie, les emplois, les libertés individuelles. Ensuite, acheter l’intégrité de certains chercheurs en finançant leurs travaux. Et enfin, dénigrer les études les plus sérieuses en criant à l’impossibilité des prédictions inquiétantes en vociférant des insultes comme « alarmistes, farfelues, abjectes, contreproductives » et j’en passe des meilleures.

Dans l’autre plateau de la balance censé faire contrepoids à cette guérilla démagogique, le GIEC édulcorait son discours, le fleurissait de minauderies, d’ellipses, allégeait les prédictions en choisissant systématiquement parmi la panoplie d’études, celles qui paraissaient les moins graves et ainsi les moins probables à survenir.

Dans une confrontation à l’issue fatale pour l’humain comme celle mettant en jeu le climat de la planète, la justesse et la précision des arguments ne comptent pour rien du tout. Les climatosceptiques n’ont eu aucun remords à mentir effrontément en criant au scandale et à la fraude scientifique alors que c’était eux qui baignaient hardiment dans cette fange nauséabonde. S’il est honorable d’opposer une fleur à un bazooka, la candeur n’a jamais gagné aucune guerre.

Parlez-en aux Ukrainiens. Lorsque vous ne choisissez pas de faire la guerre, lorsqu’elle vous est imposée, soit vous vous écrasez, soit vous vous battez. Et si vous choisissez le combat, soyez certains qu’aucune demi-mesure ni aucune fleur ne vous sauvera. Seul le plus motivé des défenseurs aura une quelconque chance de gagner la bataille.

Craignant par-dessus tout d’être considéré comme étant alarmiste, de peur de ne pas être pris au sérieux, le GIEC nous a fait perdre la guerre que nous lui avions demandé de gagner pour le bien et la survie de l’humanité. Maintenant, cet organisme pantelant ne sert plus qu’à observer les conséquences de nos lâches inactions motivées par l’enfouissement des véritables signaux d’urgence. Aujourd’hui, ils constatent et comparent les résultats à leurs prédictions effectuées au fil des ans. Et devinez quoi ? La réalité les dépasse largement, évidemment, puisqu’elles avaient été systématiquement mitigées.

Un menteur éhonté dira systématiquement que ce sont les autres qui mentent. Alors, si nous traitons les climatosceptiques de menteurs, nous ne nous distinguons plus d’eux. C’est pourquoi dans un conflit, le poids de la vérité est totalement nul. Il faut simplement combattre de toutes nos forces en fourrant dans la machine de guerre toute notre énergie et malheureusement ne pas se soucier des « qu’en dira-t-on ».

Le GIEC a choisi une autre tactique éminemment perdante en brandissant la sincérité et en plus, grandement édentée. Leurs responsables n’ont certainement pas fait West Point, Saint-Cyr ou Saint-Jean, car ils auraient tôt fait d’apprendre que la première victime d’une guerre est et sera toujours la vérité.

C’est pourquoi, en temps de conflit, utiliser la vérité comme arme ultime revient à aligner un mourant tenant une lanterne en étant vêtu de blanc. Il n’a aucune chance de ne pas se transformer en cadavre qui ne servira strictement à rien d’autre qu’à montrer à son opposant son éblouissante incompétence au combat.

La surprise des galaxies primordiales

Je fus parmi ceux qui corrigeaient la date de mise en orbite du fameux télescope James Webb dans l’article principal sur Wikipédia. J’ai par la suite abandonné cette lassante activité, car je n’en voyais pas le bout. Avec environ 340 points critiques comparativement à une cinquantaine pour d’autres télescopes spatiaux, chaque point critique étant un élément d’échec complet de la mission advenant un malfonctionnement partiel ou complet, on comprend (un peu mieux) la décennie de retard et le budget de vingt fois supérieur à celui prévu initialement. Heureusement, l’attente en valait la peine et plus personne ne chipote sur les coûts « astronomiques » après avoir constaté ses premières images et résultats tout bonnement époustouflants.

Je dois signaler le magnifique travail de la fusée Ariane 5 qui a doublé l’espérance de vie du télescope spatial grâce à la précision de son tir. Ainsi, il pourra nous abreuver plus longtemps d’images à couper le souffle lorsqu’on les compare avec celles des autres télescopes. J’insiste également sur le fait que le James Webb ne succède pas au célèbre Hubble puisque le premier observe dans les longueurs d’onde infrarouges contrairement au second qui voit principalement dans la portion visible du spectre électromagnétique.

Et justement, grâce à cette différence fondamentale, James Webb peut voir tout un tas de trucs laissés dans le noir jusqu’à présent, car l’expansion de l’univers décale la lumière émise par les objets célestes vers des longueurs d’onde plus longues. Donc, ce qui se trouvait autrefois dans le spectre visible peut maintenant être observé uniquement en infrarouge. Et plus on remonte loin dans le passé, donc au plus près du Big Bang, plus les objets s’observent, non plus en rayons visibles, mais en infrarouge éloigné.

Et du coup, à des distances immensément éloignées, une surprise de taille nous attendait. Alors qu’Hubble nous montrait au mieux de ses capacités des galaxies ayant un degré de mochitude élevé (j’ai emprunté ce terme à David Elbaz), James Webb nous fait voir des galaxies bien plus immenses que prévu et apparemment mieux formées.

Les astrophysiciens n’y comprennent plus rien. Leurs modèles de formation des galaxies viennent de voler en éclats, car selon ceux-ci, les plus vieilles d’entre elles devraient plus ressembler à celles présentées par Hubble qu’à celles observées par James Webb.

J’ai lu quelque part que ces résultats remettaient même en cause la théorie du Big Bang alors que rien n’est plus faux. Une multitude d’autres évidences n’ayant rien à voir avec les galaxies primordiales ne sont aucunement réfutées ni même ébranlées par ces nouvelles images. Oui, les astrophysiciens doivent absolument refaire leurs modèles de formation des galaxies. Ils devront peut-être même revoir l’âge de l’Univers actuellement estimé à 13,8 Ga, mais en aucun cas le télescope James Webb n’a pris en défaut le principe du Big Bang.

L’étendue et la qualité de nos connaissances dépendent de la fabrication de nouveaux instruments complémentaires et de plus en plus performants. Puisque le vénérable Hubble vit actuellement sa dernière phase active, on devra bientôt lui fournir un véritable successeur. Pour ce faire, la NASA planche actuellement sur le télescope spatial Nancy-Grace-Roman dont sa mise en orbite initialement prévue pour 2025 est maintenant planifiée en 2027. Tous espèrent que l’expérience acquise avec le Webb permettra d’éviter dix années de retard. Deux suffiront amplement à éprouver notre patience.

Les volcans de la décennie

La liste des volcans de la décennie est dressée par l’Association internationale de volcanologie et de chimie de l’intérieur de la Terre (sigle « IAVCEI » en anglais).  Les volcans s’y retrouvant sont dignes d’une étude particulière à la lumière de leur histoire éruptive large et destructive et de leur proximité avec des régions peuplées.

Ainsi donc, le mont Erebus basé en Antarctique n’apparaitra jamais sur cette courte liste même si son comportement venait à se dégrader puisqu’il ne menace personne. De même, aucun supervolcan n’y est inscrit même si ces monstres peuvent dévaster des continents entiers, car aucun d’entre eux ne montre de signes d’éruptions imminents (en temps géologique).

Les volcans susceptibles de voir leur nom inscrit sur cette liste doivent également répondre à plusieurs critères spécifiques liés à leurs types d’éjectats. Certains d’entre eux sont déjà en éruption, mais pas tous, loin s’en faut.

Voici donc en ordre alphabétique les seize volcans dignes d’intérêt pour la décennie actuelle.

On remarque dans cette énumération plusieurs noms inconnus. D’autres au contraire nous sont bien familiers comme l’Etna, un volcan pour le moins hyper actif. D’autres ont le don de grandement nous inquiéter, comme c’est le cas du Vésuve et du Santorin, pas pour leur humeur présente, mais pour leur passé hautement sulfureux ainsi que pour les nombreuses populations vivant aujourd’hui à leur pied.

J’ai comparé cette liste à celle de la décennie 1990-2000 pour vérifier si les volcanologues la modifient peu ou beaucoup au fil du temps. Force est de constater qu’ils ont de la suite dans les idées (ou de la paresse mentale) puisque voilà plus de trente ans, cette liste qui comportait un nom de moins recensait les quinze mêmes volcans que ceux apparaissant actuellement. Le seul nom rajouté depuis est celui du mont Rainier.

À propos de ce dernier, pour ceux qui ne le connaîtraient pas, j’ai déjà écrit un article le concernant. Disons qu’il est un proche cousin du mont St Helens, les deux faisant partie de la célèbre chaine des Cascades. Cependant, celui-ci dresse sa cime blanche dans la cour arrière d’une flopée de villes et villages de l’état de Washington aux États-Unis d’Amérique. Un brutal réveil comme on lui prédit signerait une catastrophe majeure. La photo ci-devant le représente dans toute sa majesté. Comme vous pouvez le constater, la montagne semble enceinte et ce qu’elle enfantera proviendra directement des enfers. Ce stratovolcan menace plus de 1,5 million d’habitants et même s’il semble plutôt calme, il est voué à totalement disparaitre en crachant violemment ses entrailles.

Noter que le Mauna Loa à Hawaï s’est réveillé à plusieurs reprises depuis la décennie 1990-2000, confirmant ainsi les prédictions des scientifiques.

Quant au Nyiragongo en RDC, le 22 mai 2021, le volcan connaît une nouvelle phase éruptive. Deux coulées se sont déversées dont l’une s’est arrêtée tout juste aux limites de la ville de Goma. 

En Indonésie, le Merapi menace 1,1 million d’habitants, tous empaquetés comme des sardines sur deux de ses flancs. Sa dernière éruption date tout juste du 27 novembre 2022.

Au Mexique, le majestueux volcan Colima menace grandement les 200 000 habitants de la ville homonyme. Une activité volcanique intense de type majoritairement explosif le rend particulièrement dangereux.

On ne s’étonnera pas de constater qu’il existe plus d’un volcan sous haute surveillance au Japon, il s’agit du mont Unzen qui a émis plusieurs nuées ardentes entre 1990 et 1995 et du mont Sakurajima dont la plus récente éruption d’envergure est survenue le 24 juillet 2022, forçant l’évacuation préventive de plusieurs zones d’habitation.

Le majestueux duo Avatchinski-Koriakski situé à l’extrême est de la Russie peut paraitre presque inoffensif puisqu’aucune éruption n’a entraîné de lourds dégâts matériels ou même des victimes humaines depuis belle lurette, mais sa proximité avec la ville de Petropavlovsk-Kamtchatski, la capitale du kraï du Kamtchatka et la nature explosive de ses éruptions ne laisse rien de présager de bon lorsqu’il entrera de nouveau en colère.

Les Philippines, bien connues pour ses nombreux volcans actifs, dont le tristement célèbre Pinatubo qui a explosé en 1991, possède également sur l’ile de Luçon le volcan actif Taal, une structure géologique très originale puisque le mont émerge au milieu du lac du même nom (la caldeira), mais sa curiosité ne s’arrête pas là. Cette ile contient dans son cratère un petit lac qui contient également une toute petite ile en son centre. On observe donc une ile dans un lac dans une ile dans un lac dans une ile ! Évidemment, sa présence sur la liste de la décennie ne tient pas à son originalité et les volcanologues ont eu raison de l’y inscrire puisque le 12 janvier 2020, il est entré en éruption après 43 ans de calme relatif.

Le Galeras est un volcan andin situé en Amérique du Sud, plus précisément en Colombie. Il entre fréquemment en éruption et certaines ont entraîné des dégâts matériels, mais aussi des morts comme en 1993. Le type éruptif, la fréquence élevée de ses éruptions ainsi que la proximité de la ville de San Juan de Pasto font en sorte qu’il représente un très bon candidat pour apparaitre sur la liste des volcans de la décennie.

La Papouasie–Nouvelle-Guinée n’est pas en reste. Située sur une faille tectonique propice à engendrer des volcans, l’un des plus dangereux se nomme Ulawun. Les laves émises par l’Ulawun au cours d’éruptions majoritairement explosives classent l’Ulawun parmi les volcans gris de la ceinture de feu du Pacifique. Le 26 juin 2019, l’Ulawun entre en éruption, provoquant un regain important d’activité sismique ainsi que l’évacuation de la région.

Le Santa María est situé dans le sud-ouest du Guatemala, tout juste au sud de l’importante capitale Quetzaltenango. Il fait partie de la chaine du Sierra Madre du Chiapas, une fourmilière de volcans qui domine la plaine côtière aux abords de l’océan Pacifique. Sa dernière éruption date du 22 juin 1922 et un siècle plus tard, elle est toujours en cours !

Le Teide est un stratovolcan situé sur l’ile de Tenerife, dans l’archipel des iles Canaries. Sa dernière éruption explosive remonte approximativement à l’an 800, il semble donc étonnant de retrouver son nom sur cette liste. Cependant, le risque d’une violente éruption n’est pas écarté et si elle devait survenir, elle pourrait avoir des conséquences très sévères sur cette ile, ses habitants et les innombrables touristes qui y circulent.

Je ne m’étendrai pas très longtemps sur le cas de l’Etna. Son importante activité éruptive, ses coulées de lave très fluides et la proximité de zones densément peuplées ont fortement joué en sa faveur pour l’inclure dans la liste des volcans de la décennie. J’ajouterai simplement ceci, je considère les habitants vivant à proximité comme étant dotés soit d’une insouciance de cigale, soit de gonades en amiante.

Que dire du Santorin ? Un volcan ayant vécu des centaines de violentes éruptions, crachant cendres et lave sur une période de plusieurs millions d’années. Une ultime explosion survenue il y a de cela 3600 ans fit éclater l’ile, ne laissant qu’un croissant rocheux au milieu de la caldeira sous-marine. La dernière grande éruption survint en 1925 et d’autres plus modestes se s’étalèrent jusqu’en 1950. Aujourd’hui, la présence de quelques fumeroles nous rappelle que sous les eaux un monstre sommeille.

Et à tout seigneur tout honneur, je termine cette déclinaison par le volcan probablement le plus emblématique et le plus célèbre de tous, le fameux Vésuve. En l’an 79 de l’ère actuelle, il ravage entre autres les villes d’Herculanum et de Pompéi. Ce faisant, la montagne est décapitée d’un bon tiers. Il est l’archétype du volcan gris causant des éruptions pliniennes, nom provenant justement de Pline l’Ancien qui y mourut et de Pline le Jeune qui décrivit les événements pour lesquels il fut un témoin direct. Aujourd’hui, la ville de Naples et ses 4 millions d’habitants pile sur les pieds de la montagne qui, pour l’instant, reste relativement stoïque, mais il serait totalement déraisonnable de s’y fier puisqu’elle demeure l’un des volcans les plus dangereux au monde.

Pour terminer ce long article, vous aurez sûrement remarqué la belle distribution géographique de ces seize volcans même si à certains endroits la Nature a été bien plus généreuse qu’à d’autres. Toutes les listes montrent des tares et celle-ci ne fait pas exception. Malgré qu’elle soit dressée par des volcanologues, elle ne sert qu’à ceux qui ne le sont pas. Pour leur part, il ne leur viendrait pas à l’idée d’utiliser cette courte liste pour définir leurs priorités. Les plus étudiés, les plus surveillés de tous brillent parfois par leur absence.

Aucun mot sur le Popocatepetl ou sur le Kelud. Silence total autour des multiples volcans d’Islande et rien sur les dangereux volcans des Antilles que sont le Piton de la Fournaise, la montagne Pelée et la Soufrière. Pas plus que le Cumbre Vieja, le Cotopaxi, Mayon ou l’Ijen n’y apparaissent.

Le fait que cette liste reste figée depuis près de quarante ans me questionne fortement sur sa pertinence. Je ne rejette pas tous les volcans qui y apparaissent, cependant je retirerais certainement le Mauna Loa, un volcan rouge qui a démontré son aspect bénin quasi total lors de ses dernières frasques et j’en ajouterais quelques autres, dont plusieurs parmi ceux que je viens de mentionner.

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