Sommes-nous une espèce sociale ?

Sanctuary of Shadows

La question peut paraitre triviale. On a juste à regarder autour de soi pour ne voir que des humains vivant près les uns des autres, échanger des biens entre eux, s’associer pour construire des structures immenses qui profiteront à d’autres qu’à eux-mêmes. Si l’humain n’était pas social, il ne ferait rien de tout cela, pensons-nous.

Et pourtant, tous ces actes « sociaux » sont motivés par une seule idée, celle de recevoir suffisamment pour assurer sa survie et celle de sa famille immédiate. Les personnes suffisamment riches pour être totalement rassurés sur leur confort jusqu’à la fin de leur existence continuent de s’enrichir plutôt que de distribuer leurs richesses au profit des plus démunis. Quand on devient milliardaire, on veut juste devenir multimilliardaire.

Un certain pourcentage de l’humanité n’a pas volé leur titre d’humaniste, mais ce n’est ni la totalité ni la majorité, seulement une toute petite partie. Tout le reste est profondément égoïste. La sociabilité humaine tient principalement de l’opportunisme. L’humain sociabilise par nécessité, par désir de recevoir plus que le coût de donner, par peur de se retrouver sans personne pour lui venir en aide, pas par amour du partage et du don de soi.

Le désintéressement véritable existe, mais il se fait rare. L’humain reste encore une espèce qui voit sa survie dans celle de lui-même et de sa descendance, bien avant celle de sa communauté, celle de sa patrie et encore moins celle de l’humanité. Notre piètre intérêt envers les changements climatiques le prouve hors de tout doute. Les nations qui continuent de se développer à vitesse grand V au détriment de l’environnement le prouvent également.

Comme toutes les autres espèces vivantes, l’humain continue d’évoluer. Ces changements conforteront sa place sur Terre ou le feront disparaitre. Pour survivre à nos impacts négatifs sur la planète, nous devrons augmenter substantiellement notre sociabilité et cesser de regarder la croissance comme seul critère valable de survie.

Personnellement, je garde peu d’espoir en un changement suffisamment radical de nos valeurs pour renverser la vapeur à temps. L’humanité devra s’effondrer avant de pouvoir redémarrer sur de nouvelles bases. Mais quel survivant voudra changer alors que la planète Terre, dégarnie de ses humains, redeviendra apte à être conquise ?

Si l’humain survit à lui-même, il reprendra ses bonnes vieilles habitudes égoïstes. S’il disparait, quelle autre espèce serait suffisamment apte et méritoire pour prendre sa relève ? Par quelle espèce serons-nous remplacés au sommet de notre planète ? Peut-être par aucune en particulier.

Possiblement, l’humain aura été une aberration qui ne reviendra plus du moins, pas sous cette forme aussi dominante. La Terre est peut-être trop petite pour endurer une forme de vie aussi malfaisante, aussi destructrice et génocidaire en regard des autres espèces ainsi qu’envers la sienne.

Notre planète sans humains ne cessera pas de voir les espèces disparaitre. La Nature est ainsi faite qu’avant nous, 99 % de toutes les espèces ayant vécu sur notre caillou se sont éteintes et après nous, les extinctions continueront. Mais comme autrefois, elles seront causées par des bouleversements naturels, pas par une hégémonie.

Dépasser la physique actuelle

Cet article est la suite des deux précédents qui décrivent la principale difficulté empêchant les voyages interstellaires en coûts de temps et d’énergies raisonnables.

Après un rêve pour violoncelle et piano

Pour voyager loin et en peu de temps, les Extraterrestres ont eu besoin de dépasser les lois physiques connues actuellement de l’humanité. C’est pourquoi, s’ils viennent réellement nous visiter, ils sont porteurs de nouvelles façons de procéder, soit totalement ignorées de notre civilisation, soit seulement hypothétiques à l’heure actuelle.

Bien entendu, nous avons déjà émis certaines hypothèses plausibles, mais elle ne sont accompagnées d’aucune façon de les tester et encore moins de les mettre en œuvre. Deux me viennent spontanément à l’esprit, le voyage via des trous de ver et le repliement-extension spatial autour d’un vaisseau.

On ne peut pas invalider les principes de la physique relativiste, mais on peut jouer avec eux. Einstein lui-même a pensé aux trous de ver, un passage abrégé entre des repliements de l’espace. Un autre physicien, Alcubierre, a quant à lui présenté une autre solution consistant à déformer l’espace devant et derrière un vaisseau spatial afin de le faire surfer sur une vague spatiotemporelle tout en respectant les principes relativistes. Ces deux solutions exotiques permettraient de se déplacer très loin et en peu de temps. En revanche, l’énergie requise pour générer ou utiliser ces solutions parait peu vraisemblable. On parle d’utiliser de l’énergie de valeur négative. Bref, dès qu’il est question de faire bouger de la masse, tout revient toujours à un problème énergétique.

Et l’énergie du vide ?

On sait que le vide contient de l’énergie puisque le vide n’est pas synonyme de néant. On appelle « vide » un bout d’espace exempt de matière, mais ce vide ne peut pas être absolu en permanence, les lois de la physique quantique l’interdisent. Des particules virtuelles se créent et se détruisent constamment, prouvant par le fait même l’existence d’une énergie intrinsèque au vide qu’il est préférable de nommer « énergie du point zéro », sa plus basse valeur intrinsèque.

Selon les expériences, comme celles mettant en présence l’effet Casimir, la densité de cette énergie est évaluée à environ 10-9 joule par mètre cube. Cependant, pour être en accord avec la constante de Planck, théoriquement elle devrait plutôt valoir 10113 joules par mètre cube. Cette énorme différence de 122 ordres de grandeur est appelée la « catastrophe du vide ». Tant que cette problématique persistera, nous ne saurons pas ce qu’est réellement l’énergie du vide, donc s’il est possible de l’extraire sans dépenser plus d’énergie qu’elle en fournirait.

Si notre théorie quantique est vraie, nos expériences actuelles ne montrent qu’une microscopique fraction de l’énergie du vide. Il contiendrait suffisamment de potentiel pour faire à peu près n’importe quoi, y compris de créer et maintenir des trous de ver stables ou construire des moteurs Alcubierre très efficaces, car puisant ses besoins énergétiques d’une source externe plutôt qu’interne. Plus besoin de transporter ses réserves et de devoir les accélérer.

Nos connaissances actuelles nous montrent donc un très léger espoir même si peu de scientifiques abondent en ce sens. Mais il n’est pas totalement exclu de pouvoir un jour voyager vite et loin puisque si l’on s’était fié uniquement aux croyances des scientifiques par le passé, la thermodynamique n’aurait jamais vu le jour, pas plus que la relativité ni la physique quantique. Un consensus scientifique ne définit pas la vérité, seulement ce que la science est en mesure d’expliquer à un moment précis de l’état des connaissances mondiales.

Il a donc suffi à des Extraterrestres plus avancés que nous, ce qui n’est pas très difficile à imaginer lorsqu’on sait que l’Univers avait déjà 9 milliards d’années au compteur lors de l’arrivée d’Homo sapiens sur Terre, d’avoir déjà maitrisé l’utilisation de l’énergie du point zéro, ou de toute autre solution d’ailleurs, pour nous visiter sans y dépenser des centaines de générations d’êtres biologiques ni d’avoir parfait le recyclage absolu.

Alors oui, des êtres venus de très loin pourraient effectivement nous visiter. Les Extraterrestres seraient potentiellement une réalité présente, mais aussi passée. En revanche, pour le moment, nous sommes très loin d’être en mesure d’expliquer la façon dont ils s’y prennent et encore moins de les imiter.

Je propose de tout miser sur l’énergie du point zéro. Commençons par résoudre le paradoxe entre ses valeurs théorique et pratique, car il cache potentiellement une solution exploitable. S’il s’avère que la théorie dit vrai, il faudra ensuite trouver un moyen efficace d’harnacher cette colossale source d’énergie quasi inépuisable et les voyages interstellaires deviendront réalisables sans parfaitement résoudre les autres difficultés précédemment abordées.

Nous pourrions alors voyager léger tout en pouvant atteindre des vitesses relativistes, ces dernières nous faisant bénéficier de la dilatation du temps pour se déplacer à des distances astronomiques en des temps raisonnables.

Faire avec

Cet article est la suite du précédent qui décrit la principale difficulté empêchant les voyages interstellaires en coûts de temps et d’énergies raisonnables.

Schubert : Sonate pour piano No 19 en do mineur

Des Extraterrestres ont-ils réussi à contourner les problèmes du temps et de l’énergie ? En fait, il se pourrait qu’ils n’en aient pas eu besoin. Leur solution consiste peut-être à faire avec les lois connues. Nous, Humains, voyons les voyages générationnels comme une difficulté majeure, car notre psychologie n’a pas été forgée en conséquence. Nous avons été éduqués dans un monde où les individualistes, les ambitieux, les hiérarchisés et les belliqueux sont récompensés. Mais si un peuple s’était donné depuis toujours d’autres valeurs centrées sur la communauté, le partage, la patience et le respect, effectuer des voyages interstellaires générationnels serait pour eux beaucoup moins ardu.

Il leur resterait cependant une autre difficulté majeure à surmonter et elle n’est pas des moindres, c’est le recyclage. Plus un voyage s’étire en longueur et plus croît la quantité des ressources nécessaires pour le rendre à terme. Un vaisseau spatial doit vivre en autarcie totale, ses habitants sont donc condamnés à recycler 100 % de toutes leurs ressources internes, y compris leurs déjections. L’ensemble du vaisseau et de ses habitants ne doivent engendrer aucune perte, aucun gaspillage et aucune fuite vers le vide spatial.

L’eau, l’air et la nourriture nous viennent évidemment en tête, mais il n’y a pas que ces ressources vitales à considérer. Puisqu’il est impossible de prévoir suffisamment de pièces de rechange pour tous les bris éventuels, tout doit être réutilisé et refabriqué, y compris les pièces mécaniques et électroniques. Le vaisseau doit être équipé d’une usine à tout faire, absolument tout ce dont il contient déjà. Des imprimantes 3D très avancées pourraient venir à bout de ce problème. Cependant, le vaisseau spatial doit aussi être blindé contre les perforations dues aux micrométéorites, car un seul trou, même minuscule, risque de faire échouer la mission s’il n’est pas immédiatement colmaté. Une armée de microrobots dédiés à cette tâche pourrait limiter les pertes.

Et il faut également parler du problème de la chaleur, de sa déperdition, mais pas que ça. Le vide glacial d’un côté de la cloison et une température ambiante de l’autre, le vaisseau doit absolument recevoir plus d’énergie provenant d’une quelconque étoile qu’il en perd au profit du vide environnant puisque l’isolation ne sera jamais parfaite. L’autre problème provient des lois de la thermodynamique. Un moteur quelconque ne transforme pas 100 % de l’énergie consommée en énergie mécanique. Une partie s’envole en chaleur qu’il faut absolument récupérer à 100 %, ou en acquérir d’une source quelconque, voire d’une source externe, pour compenser les pertes énergétiques.

L’envoi de robots ou d’androïdes à la place d’entités biologiques résout certains problèmes, dont ceux liés à la psychologie inconstante, du moins on peut le prétendre, mais cette solution ne fait pas totalement disparaitre l’obligation du recyclage absolu et l’endiguement de toutes les pertes.

Pertes nulles et recyclage total sont les deux obligations absolues d’un vaisseau spatial au long cours. Et puisque la perfection n’existe pas, il serait surprenant que cette solution du « petit train va loin » soit celle envisagée par les Extraterrestres pour venir sur Terre ou ailleurs. En regardant maintenant vers nous, ces deux difficultés resteront probablement irrésolues durant encore plusieurs siècles, voire jamais. Ainsi, les voyages interstellaires habités ne se font et ne se feront pas avec une technologie primitive comme la nôtre actuellement.

Dans le prochain et dernier article de cette série : Dépasser la physique actuelle.

Les Extraterrestres viennent-ils nous visiter ?

Je vous propose une série de trois articles dans lesquels, j’aborderai succinctement les difficultés liées aux voyages spatiaux sur de longues distances.

Schubert : Symphonie No 8 en ré mineur – Andante con moto

Si vous avez lu d’anciens articles de mon blogue, vous savez probablement que j’en ai écrit plusieurs concernant l’existence probable d’êtres d’origine extraterrestre. Mon opinion se fonde sur les lois universelles de la physique. Nous sommes la preuve vivante que l’Univers possède la capacité de faire émerger des êtres hautement évolués. Ce constat nous oblige à considérer cette possibilité comme étant également universelle. 

La preuve est faite, il existe des centaines de milliards de planètes dans notre seule Galaxie. Que quelques-unes parmi toute cette panoplie abritent de la vie intelligente et technologiquement avancée est statistiquement quasi certain. Et puisque la Terre a vu le jour environ aux deux tiers de l’existence de l’Univers, ce dernier a joui de plus de 9 milliards d’années supplémentaires avant la création de notre planète pour engendrer des êtres capables de prouesses semblables et plus grandes encore que les nôtres. La question à poser n’est donc pas de savoir si les Extraterrestres évolués peuvent exister, mais pourquoi ils n’existeraient pas.

Il en va autrement avec leur présence sur Terre. Considérer que des Extraterrestres viennent nous visiter apporte son lot de suspicions. Les distances entre les planètes sont si considérables qu’il est malaisé de penser qu’ils ont réussi à maitriser une forme avancée de propulsion suffisamment efficace pour leur faire traverser des distances colossales en temps raisonnable tout en dépensant une quantité d’énergie capable d’être embarquée dans un vaisseau spatial.

En fait, la théorie de la relativité restreinte d’Einstein stipule qu’il est possible de jouer sur le temps des voyages spatiaux. Contrairement à la logique de la physique newtonienne à laquelle notre cerveau a été musclé, en physique relativiste, plus vous voyagez vite et moins le temps nécessaire pour parcourir de longues distances est grand. Cette bizarrerie n’apparait toutefois que si vous voyagez à une vitesse proche de celle de la vitesse limite, c’est-à-dire à celle de la lumière dans le vide, soit la fameuse constante « c ».

Par exemple, prenons un vaisseau filant à 99,99 % de la vitesse de la lumière. Pour traverser notre Galaxie dans le sens de sa longueur, elle qui s’étire sur 100 000 années-lumière, les voyageurs à bord ne vieilliront pas de près de 100 000 ans comme on serait porté à le croire en faisant une simple division newtonienne. Selon la transformation de Lorenz requise pour les calculs relativistes, le temps propre à ceux-ci sera 100 fois moins long. Donc, leur périple ne durera que 1 000 ans.

Le problème est que pour voyager à une vitesse très proche de « c », il faut une débauche d’énergie d’autant plus grande que vous tentez de vous rapprocher de cette vitesse limite. Et toute cette énergie doit être embarquée à bord de votre vaisseau spatial sous forme de masse transformable en énergie. Et plus la masse du vaisseau est grande, plus il faut d’énergie pour l’accélérer. Vous avez compris le cercle vicieux, il n’est pas évident de s’en affranchir, et même de savoir s’il est possible de le faire, dans le cadre d’un voyage interstellaire habité.

Selon les connaissances technologiques connues actuellement, se déplacer d’une planète à une autre ne peut pas s’effectuer en temps raisonnable selon la physiologie humaine actuelle. Plusieurs centaines de générations seraient nécessaires au point où les lointains descendants des générations instigatrices du projet auraient probablement perdu le sens initial de leur voyage. Alors, puisque les lois naturelles sont universelles, les extraterrestres se butent aux mêmes difficultés. Partir de loin pour venir sur Terre n’est donc pas une mince affaire.

Des solutions réalisables existent-elles ? Lire le prochain article.

Hubert a rejoint ses étoiles

We are cursed

Rarement plus d’une personne par génération a la capacité d’influencer positivement l’humanité tout entière et Hubert Reeves a été l’une d’elles. Son amour pour la science, pour l’écologie, pour la langue française, mais surtout pour les gens a façonné sa nature profonde et incidemment la nôtre.

Contrairement aux discours démagogiques qui enflamment les esprits, le sien, dépourvu de hargne, a toutefois engendré de très grandes passions. Comme quoi l’éducation et les explications simples et claires valent autrement mieux que les phrases incendiaires dépourvues de sens.

Ce Montréalais de naissance et Français d’adoption savait que la science avait causé les catastrophes environnementales que nous connaissons aujourd’hui, mais il croyait également qu’elle pouvait nous en affranchir si on la mettait au service de notre bien-être. La science n’est ni bonne ni mauvaise, elle fait ce pour quoi on la harnache. Malheureusement, l’incurie permanente de nos dirigeants en matière de protection de la Nature l’a profondément bouleversé et l’a peut-être en partie anéanti.

Nous sommes tous des poussières d’étoiles comme nous sommes tous devenus des fragments d’Hubert Reeves, de sa pensée, de ses préoccupations et de ses amours.

Merci, Hubert, d’avoir été présent dans nos vies.

Crier au Voyageur

Draugen – Main theme

Petit rappel, la sonde Voyager 2 a été lancée avec sa sœur Voyager 1 en 1977. Après son objectif atteint, visiter les planètes gazeuses Jupiter, Saturne, Uranus et Neptune, elle file maintenant à près de 20 milliards de kilomètres de la Terre dans le quasi-vide intersidéral.

Le 1er août, à cause d’une erreur humaine, la sonde Voyager 2 a vu son antenne de communication dévier de 2 degrés, ce qui a causé l’impossibilité de recevoir ses signaux. La situation se serait corrigée d’elle-même au prochain alignement automatique prévu pour octobre, mais qui sait ce que la sonde nous aurait transmis d’ici là ?

Si ses émissions étaient compromises, ses réceptions les étaient tout autant et lui envoyer une commande normale de réalignement serait tombé dans l’oreille d’un sourd. Ses opérateurs ont donc décidé d’utiliser la même méthode qu’avec grand-papa, crier très fort dans l’espoir qu’il nous entende.

Et ç’a fonctionné. Le 4 août, Voyager 2 a entendu le hurlement émis à partir du DSN (Deep Space Network) et s’est réaligné, rétablissant ainsi les communications bilatérales.

Noter que la sonde communique avec la Terre grâce à un émetteur de seulement 22 watts, l’équivalent d’une ampoule de frigo. Le DSN réussit malgré tout à capter ses signaux et à filtrer le bruit pour les rendre intelligibles.

Vieille de 46 ans, la sonde est toujours fonctionnelle grâce à ses trois générateurs thermoélectriques à radioisotope (RTG) qui, malheureusement, auront épuisé leur carburant aux environs de 2025. Espérons qu’elle continuera à nous abreuver de mesures scientifiques jusqu’à la toute fin de sa vie.

La journée la plus chaude jamais enregistrée

Ça y est, nous avons battu le record absolu de chaleur au niveau de la Terre entière. Attention ! notre planète a bien entendu connu pire, mais pas depuis qu’Homo sapiens mesure cette température.

Kyne’s Peace

Lundi elle s’est établie à 17,01 °C et mardi à 17,18 °C. Non seulement c’est énorme, c’est même catastrophique puisqu’elle devrait osciller dans les alentours de 15 °C.

La température de la Terre s’emballe-t-elle ? Eh bien, tout montre que ça pourrait bien être le cas. Après avoir subi nos assauts répétés, un nouveau point d’équilibre cherche à être atteint et celui-ci ne sera pas seulement de deux degrés supérieurs au 15 °C normaux. Il pourrait se situer bien au-delà, mettant en danger notre propre existence en tant qu’espèce vulnérable.

Bien sûr, on dira que j’exagère alors que la réalité se situe juste à l’opposé. Tous ceux qui tentent encore d’édulcorer la vérité, qui exagèrent la futilité de la hausse mondiale des températures et de ses effets néfastes, voire délétères, ceux-là même qui ont gagné le combat en empêchant l’humain d’agir autrement, ce sont eux qui ont totalement tort et qui nous tuent à petits feux.

Une hécatombe est non seulement envisageable, mais fortement probable. Et je ne pense pas à toutes ces espèces végétales et animales déjà disparues ou à bientôt disparaitre à cause de l’apport anthropique, mais à l’hécatombe de notre propre espèce.

Vous ne voulez pas le savoir ? Sachez bien que votre aveuglement et votre silence n’éviteront pas la catastrophe de survenir. Se fermer les yeux n’empêche pas quelqu’un d’être frappé de plein fouet par la foudre ni d’être emporté par le tsunami.

Pour ma part, j’ai les yeux grands ouverts depuis plusieurs décennies. Aujourd’hui, je souris à ce que je vois. Je ne souris pas de bonheur, mais par dépit. Je regarde nos dirigeants se préoccuper presque uniquement de leur réélection ou à des futilités alors que notre maison est en train de brûler, et ce dans le sens littéral du terme.

Nous avons eu des centaines d’opportunités d’adopter de nouveaux comportements et nous les avons toutes rejetées. Il ne nous reste plus maintenant qu’à payer pour nos choix et le prix, soyez-en assuré, il sera évidemment à la hauteur de nos abus qui ont été et sont encore incommensurablement gigantesques.

Féliciter son vélo

Au début juin de chaque année à Montréal se tient le Tour de l’ile, une balade à vélo d’une soixantaine de kilomètres dans les rues fermées pour l’occasion à toute circulation automobile.

Where times collide

Ce n’est pas vraiment le tour complet de l’ile qui nécessiterait de pédaler près de 250 km. Le circuit varie d’une année à l’autre afin éventuellement de visiter tous les quartiers.

J’y ai participé à quelques reprises, surtout à ses débuts. Je m’en suis lassé depuis pour de multiples raisons. L’événement se veut familial. Les jeunes en âge de soutenir cette distance pour la première fois apprennent à persévérer et à dépasser ce qu’ils croyaient être leur limite. Quant aux parents qui n’ont pas pédalé depuis plusieurs années, eux réapprennent entre autres choses le sens du terme « mal au cul ».

Cette année, les innombrables troupeaux à deux roues passaient près de chez moi et lorsque je me suis rendu à pied au bord de la rivière, je les ai croisés une fois sur l’aller dans leur boucle et une autre fois sur le retour. Et à ces occasions, quelque chose a violemment attiré mon attention. Une forte proportion de cyclistes possédaient l’assistance électrique, à vue d’œil, pas loin du quart ou du tiers des participants.

Autrefois, on se congratulait pour avoir parcouru la distance, on était fiers de l’accomplissement. On partageait une victoire avec les autres cyclistes, car tout du long, on avait aidé les enfants et les autres cyclistes novices prêts à abandonner. On pédalait pendant un segment du circuit à côté d’eux, histoire de les encourager. On leur donnait des conseils. Durant l’heure du lunch, on ajustait la hauteur de leur selle ou de leur guidon qui étaient bien souvent trop bas, réduisant de beaucoup l’efficacité de la moulinette.

Mais quel est maintenant l’intérêt de participer à un tel événement si c’est pour l’effectuer en se faisant tracter ? Au bout du circuit et du compte, il ne reste plus maintenant qu’à féliciter notre vélo de ne pas nous avoir lâchés en cours de route.

Les champs Phlégréens vont-ils bientôt exploser ?

Quand on pense au volcanisme italien, les deux noms qui nous viennent immédiatement en tête sont l’Etna et le Vésuve. Le premier, principalement pour son activité actuelle et le second pour son histoire bien connue et pour… le futur.

Shattered Shield

Oui, le Vésuve finira un de ces jours par entrer de nouveau en éruption plinienne, dévastant Naples ainsi que tous les habitants qui n’auront pas évacué les lieux. La catastrophe ayant causé la dévastation de Pompéi et d’Herculanum se répètera à coup sûr, cette fois-ci en ravageant Naples.

Mais le prochain grand cataclysme volcanique à frapper cette région du monde ne viendra peut-être pas d’un de ces deux célèbres volcans. Elle pourrait être causée par ce que l’on appelle les « Campi Flegrei », ce qui signifie « champs enflammés ».

Les champs Phlégréens sont un immense complexe volcanique plus communément nommé « supervolcan ». Lui aussi est situé tout près de Naples, à seulement neuf kilomètres à l’ouest. Cette grande ville est donc prise en étau entre les champs Phlégréens et le Vésuve.

En fait, la caldeira sous laquelle repose le magma bouillonnant a été créée lors des deux précédentes éruptions datant de 39 000 ans et de 14 000 ans. La plus ancienne a formé la grande caldeira qui couvre entièrement la baie de Pozzuoli et une partie de la baie de Naples. Cette éruption aurait pu contribuer à l’extinction de l’homme de Neandertal puisqu’elle a causé un changement climatique majeur en Europe de l’Ouest au moment où ce cousin a disparu. Plus récemment, en 1538, une petite éruption a causé l’apparition du « monte Nuovo ».

Les dernières études parues dans la revue Communications Earth & Environment démontrent que la croute de la caldeira s’amincit, laissant présager une possible éruption. La composition des gaz des fumerolles a également changé dans le même sens. Plusieurs autres signes avant-coureurs ne sont cependant pas encore observés, comme des milliers de petits tremblements de terre survenant dans un court laps de temps et un important soulèvement de son centre sous la forme d’un vaste dôme. Actuellement, il existe bien un soulèvement, mais il est considéré comme étant moins important que celui anticipé pour une éruption majeure. Cependant, tout peut rapidement changer en fonction du comportement du magma sous-jacent.

Si les champs Phlégréens venaient à exploser de manière aussi importante qu’il y a plusieurs millénaires, l’Europe entière serait grandement affectée, toute vie en surface pourrait disparaitre. Le reste de la planète vivrait plusieurs années sans été, décimant plantes, animaux et humains. Un supervolcan envoie une grande quantité de poussières dans la stratosphère qui font plusieurs fois le tour de la Terre avant de lentement retomber au sol. On quantifie ses éjectas en centaines de milliards de mètres cubes.

Notez que ce supervolcan n’en est pas à ses premières frasques. Régulièrement, il fait sourciller les volcanologues. Cependant, un jour viendra, c’est une certitude, il ne fera pas seulement nous inquiéter, il mettra sa menace à exécution.

Les quatre expressions fétiches des Étatsuniens

Avertissement !

La lecture de cet article vous empêchera dorénavant d’écouter des œuvres étatsuniennes avec la même oreille. Elle peut entrainer, même à court terme, des agacements, voire de forts désagréments. Soyez avisé et abstenez-vous de poursuivre votre lecture au besoin. 

The Streets of Whiterun

Quatre boniments

Dans les séries télévisées ou les films étatsuniens – Je préfère ce terme à celui d’américain – on retrouve quatre expressions utilisées en abondance, sinon à outrance. Je vous les présente écrites en anglais et traduites en français.

« It’s complicated », « I am sorry », « Forgive me », It’s to protect you »

« C’est compliqué », « Je suis désolé », « Pardonne-moi », « C’est pour te protéger »

Vous les avez certainement reconnues, même si jusqu’à présent, elles ne vous avaient pas sauté à la figure. Malheureusement, maintenant ce sera le cas, plus aucune d’entre elles ne passera plus sous votre radar. Essayons maintenant de comprendre les raisons profondes pour lesquelles ces expressions sont utilisées avec une fréquence aussi élevée que les rayons gamma, ou pour les moins physiciens d’entre vous, que les vocalises hyper aiguës de Mariah Carey.

«C’est compliqué»

Commençons par ce premier bout de phrase très à la mode. Réponse prévisible pour la plupart des questions exigeant des explications d’un personnage ayant agi étrangement ou de façon nébuleuse. Les Étatsuniens préfèrent enfouir les raisons de leurs agissements sous une épaisse couverture de dénis, de démentis ou de silences. Pour eux, ils n’ont rien à justifier, pas même à leurs proches. Ils utilisent alors cette formule que je considère comme étant une impolitesse déguisée. En réalité, il faut interpréter cette expression de la façon suivante, « Va te faire foutre » ou « Tu me les casses ». Cependant, elle va beaucoup plus loin, car elle sous-entend également une vilaine insulte du genre : « Tu es trop stupide pour comprendre ». « C’est compliqué », c’est pas si compliqué d’y découvrir son sens caché.

«Je suis désolé»

Alors là, cette expression bat tous les records d’utilisation. C’est à croire qu’elle est dite par tous des Groot à la place de son légendaire « Je s’appelle Groot ». Tout le monde est constamment désolé de tout, y compris d’être désolé. Bien entendu, les personnages sont désolés lorsqu’ils se sont rendus coupables d’actions répréhensibles, mais aussi lorsqu’un malheur s’abat, même s’ils n’ont aucune participation, aucune responsabilité. En fait, ils pourraient bien terminer leur phrase de la façon suivante, « Je suis désolé de ne pas savoir quoi te dire ». Ils pourraient même être désolés qu’une pomme tombée d’un arbre se retrouve au sol, comme s’ils avaient dû posséder le super pouvoir de la faire flotter dans les airs, mais qu’ils ont oublié ce don à la maison avant de partir.

«Pardonne-moi»

Utilisée fréquemment à la suite de « Je suis désolé », « Pardonne-moi » tente d’enfermer les problèmes dans une capsule temporelle qu’on jette dans l’océan des oublis. Être pardonné, se faire pardonner, donne la légitimité au personnage de recommencer à dévier encore et encore. Je demande pardon, non pas pour exprimer des remords ni pour annoncer avoir pris de bonnes résolutions, comme dans « J’ai compris et je ne recommencerai plus », mais bien dans le sens « Si tu ne m’en veux pas, alors je pourrai refaire les mêmes stupidités ». Les Étatsuniens ne s’amendent jamais, puisque tous leurs gestes sont d’une certaine façon justifiés, sans toutefois devoir fournir d’explications valable grâce à l’utilisation de la première phrase, « C’est compliqué ».

«C’est pour te protéger»

Tous les silences, tous les mensonges et toutes les félonies trouvent une seule explication lorsque, mis au pied du mur, le personnage ne peut plus se contenter d’utiliser l’une ou l’autre des trois expressions précédentes et qu’il doive finalement fournir une bonne raison d’avoir commis des actes répréhensibles. Alors il utilise « C’est pour te protéger ». C’est bien connu, les Étatsuniens protègent tout le monde de tous les malheurs, y compris et surtout de ceux qu’ils ont eux-mêmes générés. Protéger un bébé, un jeune enfant, je peux comprendre. Protéger un adulte en lui mentant effrontément, en ne le tenant pas au courant des faits importants, ce n’est pas de la protection. Dans le meilleur des cas, on parle de déresponsabilisation et même pire, d’infantilisation. Les deux devraient uniquement être réservées à des personnes séniles ou démentes, pas à un ami, à un conjoint, à un collègue ou à un membre de la famille ayant ses facultés normales.

Le Far West

Il existe sûrement d’autres phrases, en plus de ces quatre, permettant de couper court à toute forme de dialogue, qu’elles soient issues d’œuvres étatsuniennes ou d’une autre culture. Cependant, mettre un point final au beau milieu d’une conversation ressemble très bien à ces cowboys nostalgiques du bon vieux temps où il suffisait de tirer une salve pour régler tous les problèmes.

Le nombre de tueries aux É.-U.A. démontre bien que la parole n’y a pas la cote pour résoudre les conflits. L’utilisation de ces quatre expressions n’aide en rien puisqu’elles sont toutes des fins de non-recevoir, une façon de s’esquiver, de fermer le clapet à ceux qui veulent sincèrement comprendre en vous écoutant. Combien parmi ces fous furieux n’ont eu dans leur vie pour toutes réponses à leurs questions légitimes que ces quatre courtes phrases ou, pire, des raclées ?

Le poison

Ça y est ! Le poison coule maintenant dans vos veines. Vous ne pourrez plus regarder et surtout écouter une œuvre cinématographique d’une manière innocente puisque maintenant vous connaissez les dessous de ces mauvais dialogues redondants. Lorsque vous entendrez l’une ou l’autre de ces insipidités, systématiquement vous penserez à ce satané Corbot et vous me maudirez… à tort…

… Puisque mon avertissement au début de l’article avait pour but de vous protéger, je suis désolé de vous avoir transmis cette affliction et pardonnez-moi d’être un oiseau de malheur, mais c’est compliqué pour moi de faire autrement.