Les quatre expressions fétiches des Étatsuniens

Avertissement !

La lecture de cet article vous empêchera dorénavant d’écouter des œuvres étatsuniennes avec la même oreille. Elle peut entrainer, même à court terme, des agacements, voire de forts désagréments. Soyez avisé et abstenez-vous de poursuivre votre lecture au besoin. 

The Streets of Whiterun

Quatre boniments

Dans les séries télévisées ou les films étatsuniens – Je préfère ce terme à celui d’américain – on retrouve quatre expressions utilisées en abondance, sinon à outrance. Je vous les présente écrites en anglais et traduites en français.

« It’s complicated », « I am sorry », « Forgive me », It’s to protect you »

« C’est compliqué », « Je suis désolé », « Pardonne-moi », « C’est pour te protéger »

Vous les avez certainement reconnues, même si jusqu’à présent, elles ne vous avaient pas sauté à la figure. Malheureusement, maintenant ce sera le cas, plus aucune d’entre elles ne passera plus sous votre radar. Essayons maintenant de comprendre les raisons profondes pour lesquelles ces expressions sont utilisées avec une fréquence aussi élevée que les rayons gamma, ou pour les moins physiciens d’entre vous, que les vocalises hyper aiguës de Mariah Carey.

«C’est compliqué»

Commençons par ce premier bout de phrase très à la mode. Réponse prévisible pour la plupart des questions exigeant des explications d’un personnage ayant agi étrangement ou de façon nébuleuse. Les Étatsuniens préfèrent enfouir les raisons de leurs agissements sous une épaisse couverture de dénis, de démentis ou de silences. Pour eux, ils n’ont rien à justifier, pas même à leurs proches. Ils utilisent alors cette formule que je considère comme étant une impolitesse déguisée. En réalité, il faut interpréter cette expression de la façon suivante, « Va te faire foutre » ou « Tu me les casses ». Cependant, elle va beaucoup plus loin, car elle sous-entend également une vilaine insulte du genre : « Tu es trop stupide pour comprendre ». « C’est compliqué », c’est pas si compliqué d’y découvrir son sens caché.

«Je suis désolé»

Alors là, cette expression bat tous les records d’utilisation. C’est à croire qu’elle est dite par tous des Groot à la place de son légendaire « Je s’appelle Groot ». Tout le monde est constamment désolé de tout, y compris d’être désolé. Bien entendu, les personnages sont désolés lorsqu’ils se sont rendus coupables d’actions répréhensibles, mais aussi lorsqu’un malheur s’abat, même s’ils n’ont aucune participation, aucune responsabilité. En fait, ils pourraient bien terminer leur phrase de la façon suivante, « Je suis désolé de ne pas savoir quoi te dire ». Ils pourraient même être désolés qu’une pomme tombée d’un arbre se retrouve au sol, comme s’ils avaient dû posséder le super pouvoir de la faire flotter dans les airs, mais qu’ils ont oublié ce don à la maison avant de partir.

«Pardonne-moi»

Utilisée fréquemment à la suite de « Je suis désolé », « Pardonne-moi » tente d’enfermer les problèmes dans une capsule temporelle qu’on jette dans l’océan des oublis. Être pardonné, se faire pardonner, donne la légitimité au personnage de recommencer à dévier encore et encore. Je demande pardon, non pas pour exprimer des remords ni pour annoncer avoir pris de bonnes résolutions, comme dans « J’ai compris et je ne recommencerai plus », mais bien dans le sens « Si tu ne m’en veux pas, alors je pourrai refaire les mêmes stupidités ». Les Étatsuniens ne s’amendent jamais, puisque tous leurs gestes sont d’une certaine façon justifiés, sans toutefois devoir fournir d’explications valable grâce à l’utilisation de la première phrase, « C’est compliqué ».

«C’est pour te protéger»

Tous les silences, tous les mensonges et toutes les félonies trouvent une seule explication lorsque, mis au pied du mur, le personnage ne peut plus se contenter d’utiliser l’une ou l’autre des trois expressions précédentes et qu’il doive finalement fournir une bonne raison d’avoir commis des actes répréhensibles. Alors il utilise « C’est pour te protéger ». C’est bien connu, les Étatsuniens protègent tout le monde de tous les malheurs, y compris et surtout de ceux qu’ils ont eux-mêmes générés. Protéger un bébé, un jeune enfant, je peux comprendre. Protéger un adulte en lui mentant effrontément, en ne le tenant pas au courant des faits importants, ce n’est pas de la protection. Dans le meilleur des cas, on parle de déresponsabilisation et même pire, d’infantilisation. Les deux devraient uniquement être réservées à des personnes séniles ou démentes, pas à un ami, à un conjoint, à un collègue ou à un membre de la famille ayant ses facultés normales.

Le Far West

Il existe sûrement d’autres phrases, en plus de ces quatre, permettant de couper court à toute forme de dialogue, qu’elles soient issues d’œuvres étatsuniennes ou d’une autre culture. Cependant, mettre un point final au beau milieu d’une conversation ressemble très bien à ces cowboys nostalgiques du bon vieux temps où il suffisait de tirer une salve pour régler tous les problèmes.

Le nombre de tueries aux É.-U.A. démontre bien que la parole n’y a pas la cote pour résoudre les conflits. L’utilisation de ces quatre expressions n’aide en rien puisqu’elles sont toutes des fins de non-recevoir, une façon de s’esquiver, de fermer le clapet à ceux qui veulent sincèrement comprendre en vous écoutant. Combien parmi ces fous furieux n’ont eu dans leur vie pour toutes réponses à leurs questions légitimes que ces quatre courtes phrases ou, pire, des raclées ?

Le poison

Ça y est ! Le poison coule maintenant dans vos veines. Vous ne pourrez plus regarder et surtout écouter une œuvre cinématographique d’une manière innocente puisque maintenant vous connaissez les dessous de ces mauvais dialogues redondants. Lorsque vous entendrez l’une ou l’autre de ces insipidités, systématiquement vous penserez à ce satané Corbot et vous me maudirez… à tort…

… Puisque mon avertissement au début de l’article avait pour but de vous protéger, je suis désolé de vous avoir transmis cette affliction et pardonnez-moi d’être un oiseau de malheur, mais c’est compliqué pour moi de faire autrement.

La brume

On dit de la brume qu’elle est un vampire éphémère, incapable d’endurer le moindre rayon de soleil

On dit de la brume qu’elle imite la fumée pour mieux égarer les insouciants au sein de son infinie blancheur

On dit de la brume qu’elle flotte entre deux mondes, indécise duquel abandonner et duquel se raccrocher

On dit de la brume qu’elle masque les plus extraordinaires paysages pour les préserver de la destruction humaine

On dit de la brume qu’elle préfère l’immobilité au mouvement, le monochrome à l’arc-en-ciel et le silence à la musique

On dit de la brume qu’elle est un voile opaque ondoyant au fil du vent pour attirer notre regard loin de la laideur du monde

On dit de la brume qu’elle n’est que nuages déprimés contenant trop de larmes n’ayant jamais coulé sur les joues de la Terre

On dit de la brume qu’elle blanchit la noirceur immaculée du Corbot, qu’elle camoufle son vol pour que les animosités insensibles et profiteuses ne l’atteignent plus.

Je pourrais bien me passer de…

Nous devons craindre ce genre d’affirmation qui, bien souvent, si elle se réalisait, nous placerait devant des situations intenables. Vouloir se passer de quelque chose ou de quelqu’un n’apparait pas comme un désir raisonnable lorsqu’on regarde ses conséquences au-delà d’un apparent et éphémère bénéfice.

L’exemple le plus évident nous vient probablement de la météo. Lorsqu’il pleut plusieurs jours d’affilée, ça peut paraitre très déprimant, mais s’il ne pleuvait plus, imaginez le malheur. Vouloir se passer de la pluie consiste à vivre sur une planète stérile et inhabitable.

Les moustiques font également partie des mal-aimés de ce monde. Pourtant, sans ces satanées bestioles au bas de la pyramide alimentaire, oubliez tout le reste plus gros qu’une mouche. Dans cette chronique je m’efforcerai donc d’éviter de chercher à me passer de certains trucs qui, s’ils disparaissaient réellement, me causeraient les pires difficultés et par ricochet, à vous aussi.

Alors je commence en affirmant que je pourrais bien me passer… des boissons gazeuses sucrées ou édulcorées. Les unes et les autres n’ont aucun avantage, pas même celui de désaltérer. Quant aux ravages sur la santé qu’elles provoquent, ai-je besoin de vous les rappeler? Je n’en bois pas une seule goutte, diraient ceux qui me connaissent. Exactement, vous qui en consommez, vous vous sentiriez bien mieux si vous vous en absteniez, occasionnant du même coup une amélioration significative dans nos relations. Oui, sachez qu’il faut savoir analyser plus loin que le seul premier degré.

Quoi d’autre? Hum! Je pourrais bien me passer… des saveurs artificielles. Ce n’est pas comme si nous habitions un vaisseau spatial en route vers une planète hypothétique et que nous devions nous aménager de la variété qui n’existe pas à bord. Sur terre, nous possédons tous les produits imaginables pour pouvoir en extraire leurs saveurs naturelles. Et en plus, ces pâles imitations des saveurs originales goûtent généralement la chose qu’il s’avère impoli d’écrire. Quant à leur toxicité possible, on en apprend chaque jour davantage sur le sujet. Je lève mon chapeau aux chimistes pour leurs exploits, mais ils ont également inventé la mort-aux-rats. Ils semblent bien meilleurs à inventer des poisons que l’inverse. Normal, tout ce qui nous est réellement bon et utile, la nature l’a déjà inventé.

Je pourrais bien me passer… d’une bonne partie du suremballage. Emballer des produits, assembler des produits emballés, assembler des assemblages de produits emballés, assembler des assemblages d’assemblages de produits emballés, vous voyez le topo. Déjà, je trouve aberrant de tout emballer en format individuel. Jus, fromages, gâteaux, croustilles, yogourts, noix, lasagnes, pâtés, etc. Oui, préparer mon lunch en piochant dans de gros emballages m’oblige à y consacrer un tout petit peu plus de temps que si je ramassais juste des contenants individuels, mais ce petit sacrifice en vaut vraiment la peine.

Celle-là, je vais gagner votre assentiment. Dans le cas contraire, vous êtes un des leurs. Je me passerais bien… des missionnaires à ma porte le samedi matin. Je ne veux pas dresser une liste des pires casse-pieds de la planète, mais je considère tout type de missionnariat comme une grave atteinte à la sérénité et à la liberté des gens. Vous, adeptes des habits et cravates noires, du porte-document mince, des robes grises au mollet, de la coupe de cheveux des années 1960, croyez en ce que vous voulez, mais croyez-y derrière votre propre porte de logement, pas devant la mienne. Ça me fait penser à cet idiot de John Chau en 2018 qui voulait évangéliser les Sentinelles de l’ile de North et qui est mort de plusieurs flèches dans le dos. Difficile de ne pas rire du crétinisme de l’individu. Tiens, ça me donne l’idée d’organiser un beau voyage exotique pour tous les missionnaires du samedi! Devinez où je les amènerais pour leur première escale. Dommage, cette solution s’avère trop onéreuse pour mes faibles moyens,

Je me passerais bien…, ah! Contrairement à la précédente, celle-là, vous ne l’aimerez probablement pas. Je me passerais volontiers d’une bonne partie des êtres humains. Dire que notre nombre sur la planète a dépassé un seuil critique est un euphémisme. De toute façon, même si nos effectifs étaient coupés par dix, il me resterait encore bien suffisamment de lecteurs potentiels. On voit bien que ce ne serait pas si grave, après tout. Les méga industries écoperaient le plus de cette diminution subite puisqu’elles comptent sur une croissance ininterrompue de leurs revenus pour éponger leurs faramineuses dettes acquise en avalant leurs concurrents. Bien peu d’entre elles, sinon aucune, ne survivraient à une diminution drastique de la population mondiale.

Tiens! Voilà un avantage collatéral des plus intéressants. D’ailleurs, ces entreprises se spécialisent souvent dans les boissons gazeuses et autres produits vides et hyper transformés, elles utilisent des produits chimiques artificiels en quantités faramineuses et elles font du suremballage de leurs produits à outrance. Si 90 % des humains disparaissent subitement, ces monstrueuses créatures inhumaines créées par les gens en mal de pouvoir s’évaporeraient comme glace au soleil d’été. On peut presque dire qu’il existe de l’espoir!

Malheureusement, même si notre population se divisait par dix, il resterait encore quelques missionnaires parmi les survivants de l’hécatombe. Cependant, du même coup, il deviendrait bien plus facile d’organiser un voyage dans cette fameuse ile où ils seraient accueillis par les joyeux cupidons portant la couche et munis de leurs arcs. Bon, je sais que ce sont des pagnes, mais ça y ressemble. Ce peuple dit primitif aura certainement su rester bien vivant malgré les causes de l’effondrement des autres humains. Je les soupçonne de bien mieux savoir affronter l’adversité et les difficultés que nous, les technophiles.

Ainsi, les missionnaires auraient véritablement une mission de taille à accomplir une fois sur les lieux, celle de survivre. Mon espoir se ravive puisqu’une solution existe pour ne plus entendre parler d’eux et surtout pour ne plus les entendre parler tout court. Ouais, ces moulins à bonne parole découvriraient assez rapidement qu’au fond, nous étions pas mal tolérants à leur égard, et malgré leur ténacité légendaire, ils comprendraient enfin que se taire… c’est une vraie bénédiction!

Allez ! Mathis ! Au boulot !

Voilà! Voilà! Pour ceux qui me suivent, je n’ai pas à préciser que je reviens d’une longue pause. Pour les nouveaux abonnés, je vous souhaite de passer du bon temps à lire ce blogue. Hé oui, j’ai gagné quelques abonnés malgré mon silence et la barre des lectures quotidiennes continue d’afficher une étonnante quantité.

Vais-je vous expliquer les raisons de mon mutisme? Noui! Bref, vous en saurez quelques-unes, mais pas toutes. Tout d’abord, soyez sans crainte, je n’ai pas été victime de trolls, ni eu un accident, ni chopé une quelconque maladie débilitante. Mon débilomètre se maintient à peu près au même niveau qu’auparavant et la santé continue d’habiter mon corps sans trop se plaindre du proprio. Bien au contraire, j’ai perdu du poids malgré la diminution hivernale de mon activité physique et je me sens encore mieux.

La raison principale de mon éloignement, c’est le temps. Ou plutôt le manque de temps. Ou plutôt le temps requis pour composer des articles originaux de qualité, variés, non redondants, bien documentés et réfléchis. Comme je l’expliquais dans mon dernier article avant ma disparition, ce processus quotidien me bouffait plusieurs heures et je ne les avais plus.

Un nouveau travail exigeant maintient mon esprit en alerte, car je dois assimiler une grande quantité d’information en très peu de temps. À cela s’ajoute le temps de transport. À Montréal, traverser un pont ne se réalise jamais simplement. Maisonneuve et Jeanne-Mance (les Européens fondateurs de la ville si on exclut les Amérindiens qui la peuplaient bien avant eux) auraient dû se contenter de planter leurs bâtiments de bois sur la rive sud. L’ile de Montréal serait devenue un immense parc-nature sans les désagréments du transport d’une rive à l’autre pour les besoins du boulot. Aujourd’hui, l’ile serait seulement habitée par les riches possédant un hélico ou un yacht, et eux aussi se foutraient des ponts. Mais bon! En se sentant plus en sécurité entourés d’eau, les deux jeunes inconscients nous font vivre aujourd’hui d’impossibles pertes de temps lorsque domiciles et bureaux sont séparés par quelques kilomètres de liquide fermement décidé à rejoindre l’océan en obstruant toute circulation perpendiculaire.

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Et nos gnignégnieurs civils s’évertuent encore à construire des goulots d’étranglement pour passer au-dessus ou en dessous de l’eau. Si nos réseaux informatiques étaient construits sur ce même principe, vous auriez le temps d’aller prendre votre douche ou de terminer un copieux diner lorsque vous naviguez entre deux pages web.

Si dix voies convergent vers un pont, construisez un pont à dix voies et vous éliminerez toutes les pertes de temps. Est-ce si difficile à comprendre? Ça coûterait trop cher? Foutaise! Ça coûte la peau des fesses à toute la société en l’usant inutilement deux fois par jour sur la banquette des véhicules durant de longues heures improductives. Et en faisant les comptes sur la durée utile du pont, il en ressortirait qu’un pont à dix voies aurait permis une bien meilleure rentabilité globale. Ceci étant dit, comme vous le constatez, LeCorbot n’a pas vraiment changé durant sa pause.

Pour revenir au sujet principal, mon nouvel emploi emplit ma caboche et vide mon horaire du temps nécessaire pour écrire de façon ininterrompue. D’autre part, je garde la ferme intention de conserver l’originalité et la qualité des articles que je publie. Je ne vous cache donc pas les conséquences sur leur nombre et leur fréquence.

Je tiens à souligner mon infinie gratitude à tous ceux qui ont pris le temps de m’écrire un commentaire public ou privé pour souligner leur désir de voir mon éclipse se terminer. J’ai été très touché par chacun d’entre eux et soyez assurés qu’ils ont fortement contribué à ce que je reprenne le licou.

À la prochaine!

À propos de la violence

Par manque de temps, je n’ai pu terminer l’article faisant suite à celui d’hier sur les photons comme clé de compréhension de l’Univers. Ne vous en faites pas, ce n’est que partie remise, le sujet étant trop complexe pour le bâcler.

Je vous ai concocté cinq phrases concernant la violence. Vous pouvez enrichir la réflexion en en rajoutant une de votre cru dans les commentaires. 

– Nous possédons tous la capacité d’être violents

– User de violence prouve la faiblesse des arguments

– La violence est le dernier refuge de l’incompétence

– Le silence alimente la violence

– User de violence, c’est détruire l’innocence

Un mois sismique plus conforme à la normale

Je compte 23 séismes de magnitude 6,0 ou supérieure durant le dernier mois. La normale est d’un séisme survenant aux deux jours pour ces valeurs élevées. On peut donc constater que les trente derniers jours ont été plus actifs que la moyenne. Rien d’étonnant après la grande accalmie qui l’a précédé.

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Durant le mois précédent, je n’ai répertorié aucun séisme supérieur ou égal à 6,0. L’anomalie silencieuse se répercutera sur les événements sismiques futurs, car la croûte terrestre ne cesse de bouger. Cette anomalie statistique était-elle annonciatrice d’un quelconque comportement particulier des plaques tectoniques? De récents modèles informatiques suggèrent que le réchauffement climatique cause des impacts imprévus sur la sismicité.

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Durant le dernier mois, la Terre a tremblé une fois à hauteur de 8,2, ce fut aux iles Fidji. Un séisme d’amplitude plus grande ou égale à 8,0 est attendu tous les ans. Cette moyenne a été respectée puisque le dernier séisme de telle magnitude, il fut également enregistré à 8,2, était survenu le 8 septembre 2017 au Mexique.

L’Indonésie, l’Alaska, le Japon, le Pérou, l’Iran, les États-Unis d’Amérique et le Vénézuéla ont tous ressenti un séisme majeur (> 6,0) durant ces 30 derniers jours. Une région très active qui continue pourtant de rester calme est la Nouvelle-Zélande. Même si plusieurs séismes ont frappé les iles Fidji et la Nouvelle-Calédonie, pas très éloignées du territoire néozélandais, les lignes de faille diffèrent.

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Un séisme de magnitude égale ou supérieure à 9,0 survient en moyenne tous les dix ans. Le dernier fut celui du Japon à 9,1 qui causa la catastrophe nucléaire de Fukushima le 11 mars 2011. Mais les statistiques ne signifient pas que nous sommes en présence de cycles réguliers. Le prochain d’une telle importance pourrait survenir demain matin ou bien dans dix ans.

La Terre semble donc reprendre son rythme sismique normal. Reste à voir où les prochaines catastrophes surviendront et quelles magnitudes elles atteindront.

Inquiet de l’absence de séismes

Peut-on s’inquiéter de l’absence de gros tremblements de terre depuis un certain temps ?

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Je le suis. La Terre tremble constamment. Plus les séismes sont puissants, heureusement plus ils sont rares. Toutefois, un séisme de magnitude 6,0 ou supérieur survient en moyenne plus de 220 fois par année. La fréquence est donc d’un séisme de forte amplitude par jour et demi. Alors qe’elle n’est pas ma surprise de constater qu’en 17 jours, aucun séisme supérierur à 6,0 ne s’est produit. D’après moi, c’est plutôt étrange.

À l’instar des enfants trop silencieux qui fomentent des mauvais coups, la Terre ne s’est pas calmée, elle prépare quelque chose qui risque d’être terrible.

Je faisais état dans un récent article de la future catastrophe Cascadia qui aurait dû survenir voilà déjà 78 ans et qui se laisse encore attendre. Et malheureusement, plus elle retarde, plus la secousse sera forte. Est-ce le prochain gros séisme à se préparer ?

 

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Les séismes de 6,0 correspondent à un dégagement d’énergie équivalent à la bombe d’Hiroshima. On les rencontres habituellement tout autour de la Ceinture de feu du Pacifique, principalement en Nouvelle-Zélande, en Papouasie-Nouvelle Guinée, en Alaska, au Japon et au Chili.

Lorsque la Terre recommencera à libérer sa tension accumulée, elle risque de le faire de façon inconsidérée, puisque plus ses épisodes calmes sont longs, plus l’accumulation de l’énergie est grande.

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Photo : frandroid.comkoranyogya.com ;

Disparition d’oiseaux en Oregon

L’Oregon est un état de la côte ouest des USA. Il se situe entre le nord de la Californie et le sud de l’état de Washington. La plaque tectonique Juan de Fuca s’insère sous le continent américain à la hauteur de cet état. Sa principale ville est Portland.

Plusieurs résidents de cette ville et de ses environs ont noté un étrange silence des oiseaux depuis quelque temps. Ont-ils disparus ? Restent-ils muets pour une quelconque raison ?

Le chant des oiseaux sert en période des amours à démontrer ses capacités et sa vigueur, mais il sert également pendant et après la couvaison pour avertir le mâle de rentrer au nid avant que madame ne se fâche et qu’il est mieux de ne pas avoir oublié de rapporter trois vers de terre bien dodus.

Les couples peuvent s’entendre et se répondre sur d’assez bonnes distances et les chants font partie de leur quotidien. Alors lorsque les oiseaux cessent de pépier, il y a de quoi s’inquiéter.

La plupart des oiseaux migrateurs vont retourner à leur point d’origine. Pour changer d’endroit où ils vont couver, il faut des conditions environnementales particulièrement désastreuses. Ça arrive également lorsqu’il existe trop de couples nicheurs et que le territoire est saturé, ou lorsque la prédation devient trop importante.

On associe également l’absence d’oiseaux à des désastres naturels. On les soupçonne de sentir le comportement de la Terre et de fuir devant des catastrophes en devenir.

L’Oregon étant un état américain susceptible d’être frappé par des séismes majeurs ainsi que par des explosions volcaniques. L’état est traversé du nord au sud par la chaine des Cascades, une série de volcans éteints, en sommeil et actifs dont le mont Hood, le sommet le plus élevé culminant à 3426 m et toujours considéré comme actif.

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Le fait que le silence aviaire dure depuis un certain temps conforterait plutôt la thèse de leur absence plutôt que de leur mutisme. On a observé partout dans le monde des silences de la faune juste avant qu’il ne survienne des catastrophes majeures, mais pas des semaines durant. Alors celui de l’Oregon n’a peut-être pas à inquiéter.

Mais qui sait ?


Photo : Oregon’s Mt. Hood Territory.
Carte : oregonencyclopedia.org

Juger ou tolérer ?

Juger quelqu’un, c’est être un juge avec son code d’éthique personnel qui n’a rien d’universel ni d’éprouvé. Alors faut-il juger ou tolérer ? Juger semble un geste inapproprié et tolérer une vertu. J’ai une tout autre opinion sur le sujet.

Juger est très acceptable tant que ça nous concerne. Transmettre nos jugements à des tiers, voilà ce qui constitue la faute. Personnellement, je me donne le droit de juger qui je veux et de choisir en conséquence mes amis et mes connaissances, mais je réserve mes opinions pour moi seul. Même la personne concernée ne le saura pas si elle ne me demande pas mon opinion sur elle, sur ses agissements.

La tolérance est un mot que je garde sous très haute surveillance, parce qu’elle nous laisse croire que nous sommes un mauvais individu lorsqu’on se sent intolérant face à quelqu’un et c’est un piège. Un piège qui, heureusement, se contourne.

Je préfère garder mon niveau de tolérance actuel, mais rester coi. Je réserve mon opinion. Je fais des choix sans essayer d’attirer à moi la sympathie à mes causes, à mes idées, à mes opinions. Si je sens devoir quitter un groupe pour rester neutre en actes, je le fais sans aucun problème. Je choisis donc je juge donc je choisis.

En se donnant le droit de juger et de choisir, on s’évite toutes sortes de malaises entre notre moi et notre surmoi. Mais n’essayez pas de me tirer les vers du nez. Cette solution retire de l’équation toute l’hypocrisie que l’on ressent lorsqu’on juge, mais qu’on se dit que ce n’est pas bien, tout en sachant qu’on ne fera ni pensera pas autrement.

La solution est donc définie dans l’adage « Le silence est d’or ». Comme quoi les vieilleries ne sont pas nécessairement dépassées. Mais serez-vous capable de vous taire ou de vous éloigner ? Voilà pourquoi la tolérance existe, mais elle reste une solution de rechange, un plan B, comportant des conséquences importantes pour celui qui se prétend tolérant.

L’estime de soi ne nous rend pas plus tolérants, elle nous rend moins bavards.

Photo : e-ostadelahi.fr

La valeur d’un secret et du silence

Si un de vos secrets vous démange au point de le révéler à un ami, ne vous attendez pas à l’inverse puisqu’il n’est tenu à aucun secret professionnel. Ne lui en veuillez donc pas si votre secret s’est envolé puisque vous lui avez donné l’exemple.

Il existe aussi les faux secrets. Cette confidence sur un tiers destinée à être rapportée, mais dissimulée en secret auprès d’une personne réputée incapable d’en garder un pour elle-même. L’objectif est évidemment de trouver un canal de communication fiable tout en évitant de se faire pointer du doigt pour avoir diffusé une vacherie ou une fausseté. La personne rapporteuse se fait entuber, mais ne doit s’en prendre qu’à elle-même. Mousser son ego en se croyant seule en possession d’une vérité risque de lui coûter très cher. Les manipulateurs excellent à ce petit jeu et les naïfs complexés sont leurs victimes préférées.

Lorsqu’une personne vous dévoile un secret, une confidence, la meilleure attitude à adopter est toujours de se la fermer. Garder son secret est gagnant à tout coup. Le silence devient le meilleur moyen d’obtenir plus de confidences, même de la part de personnes inconnues qui ressentent souvent cette capacité à se tenir coi. Un secret est parfois un petit trésor. En le diffusant, vous éparpillez sa valeur plutôt que de la garder pour vous seul. Et si le secret n’est rien de plus qu’une fausse rumeur, vous ne serez jamais pointé du doigt pour avoir répandu une fausseté.

La meilleure stratégie consiste à faire parler les gens, tout en se taisant totalement sur soi-même ainsi que sur les autres. Ainsi vous conserverez des trésors, dont les vôtres.

Et l’amitié? Personne ne se plaint d’avoir un ami attentionné et muet comme une carpe. En contrepartie, si un de vos amis cherche à connaitre vos secrets, sachez qu’il ne les conservera certainement pas. Une tombe ne court jamais après vous. Elle attend toujours que vous veniez à elle.