Faire avec

Cet article est la suite du précédent qui décrit la principale difficulté empêchant les voyages interstellaires en coûts de temps et d’énergies raisonnables.

Schubert : Sonate pour piano No 19 en do mineur

Des Extraterrestres ont-ils réussi à contourner les problèmes du temps et de l’énergie ? En fait, il se pourrait qu’ils n’en aient pas eu besoin. Leur solution consiste peut-être à faire avec les lois connues. Nous, Humains, voyons les voyages générationnels comme une difficulté majeure, car notre psychologie n’a pas été forgée en conséquence. Nous avons été éduqués dans un monde où les individualistes, les ambitieux, les hiérarchisés et les belliqueux sont récompensés. Mais si un peuple s’était donné depuis toujours d’autres valeurs centrées sur la communauté, le partage, la patience et le respect, effectuer des voyages interstellaires générationnels serait pour eux beaucoup moins ardu.

Il leur resterait cependant une autre difficulté majeure à surmonter et elle n’est pas des moindres, c’est le recyclage. Plus un voyage s’étire en longueur et plus croît la quantité des ressources nécessaires pour le rendre à terme. Un vaisseau spatial doit vivre en autarcie totale, ses habitants sont donc condamnés à recycler 100 % de toutes leurs ressources internes, y compris leurs déjections. L’ensemble du vaisseau et de ses habitants ne doivent engendrer aucune perte, aucun gaspillage et aucune fuite vers le vide spatial.

L’eau, l’air et la nourriture nous viennent évidemment en tête, mais il n’y a pas que ces ressources vitales à considérer. Puisqu’il est impossible de prévoir suffisamment de pièces de rechange pour tous les bris éventuels, tout doit être réutilisé et refabriqué, y compris les pièces mécaniques et électroniques. Le vaisseau doit être équipé d’une usine à tout faire, absolument tout ce dont il contient déjà. Des imprimantes 3D très avancées pourraient venir à bout de ce problème. Cependant, le vaisseau spatial doit aussi être blindé contre les perforations dues aux micrométéorites, car un seul trou, même minuscule, risque de faire échouer la mission s’il n’est pas immédiatement colmaté. Une armée de microrobots dédiés à cette tâche pourrait limiter les pertes.

Et il faut également parler du problème de la chaleur, de sa déperdition, mais pas que ça. Le vide glacial d’un côté de la cloison et une température ambiante de l’autre, le vaisseau doit absolument recevoir plus d’énergie provenant d’une quelconque étoile qu’il en perd au profit du vide environnant puisque l’isolation ne sera jamais parfaite. L’autre problème provient des lois de la thermodynamique. Un moteur quelconque ne transforme pas 100 % de l’énergie consommée en énergie mécanique. Une partie s’envole en chaleur qu’il faut absolument récupérer à 100 %, ou en acquérir d’une source quelconque, voire d’une source externe, pour compenser les pertes énergétiques.

L’envoi de robots ou d’androïdes à la place d’entités biologiques résout certains problèmes, dont ceux liés à la psychologie inconstante, du moins on peut le prétendre, mais cette solution ne fait pas totalement disparaitre l’obligation du recyclage absolu et l’endiguement de toutes les pertes.

Pertes nulles et recyclage total sont les deux obligations absolues d’un vaisseau spatial au long cours. Et puisque la perfection n’existe pas, il serait surprenant que cette solution du « petit train va loin » soit celle envisagée par les Extraterrestres pour venir sur Terre ou ailleurs. En regardant maintenant vers nous, ces deux difficultés resteront probablement irrésolues durant encore plusieurs siècles, voire jamais. Ainsi, les voyages interstellaires habités ne se font et ne se feront pas avec une technologie primitive comme la nôtre actuellement.

Dans le prochain et dernier article de cette série : Dépasser la physique actuelle.

Les Extraterrestres viennent-ils nous visiter ?

Je vous propose une série de trois articles dans lesquels, j’aborderai succinctement les difficultés liées aux voyages spatiaux sur de longues distances.

Schubert : Symphonie No 8 en ré mineur – Andante con moto

Si vous avez lu d’anciens articles de mon blogue, vous savez probablement que j’en ai écrit plusieurs concernant l’existence probable d’êtres d’origine extraterrestre. Mon opinion se fonde sur les lois universelles de la physique. Nous sommes la preuve vivante que l’Univers possède la capacité de faire émerger des êtres hautement évolués. Ce constat nous oblige à considérer cette possibilité comme étant également universelle. 

La preuve est faite, il existe des centaines de milliards de planètes dans notre seule Galaxie. Que quelques-unes parmi toute cette panoplie abritent de la vie intelligente et technologiquement avancée est statistiquement quasi certain. Et puisque la Terre a vu le jour environ aux deux tiers de l’existence de l’Univers, ce dernier a joui de plus de 9 milliards d’années supplémentaires avant la création de notre planète pour engendrer des êtres capables de prouesses semblables et plus grandes encore que les nôtres. La question à poser n’est donc pas de savoir si les Extraterrestres évolués peuvent exister, mais pourquoi ils n’existeraient pas.

Il en va autrement avec leur présence sur Terre. Considérer que des Extraterrestres viennent nous visiter apporte son lot de suspicions. Les distances entre les planètes sont si considérables qu’il est malaisé de penser qu’ils ont réussi à maitriser une forme avancée de propulsion suffisamment efficace pour leur faire traverser des distances colossales en temps raisonnable tout en dépensant une quantité d’énergie capable d’être embarquée dans un vaisseau spatial.

En fait, la théorie de la relativité restreinte d’Einstein stipule qu’il est possible de jouer sur le temps des voyages spatiaux. Contrairement à la logique de la physique newtonienne à laquelle notre cerveau a été musclé, en physique relativiste, plus vous voyagez vite et moins le temps nécessaire pour parcourir de longues distances est grand. Cette bizarrerie n’apparait toutefois que si vous voyagez à une vitesse proche de celle de la vitesse limite, c’est-à-dire à celle de la lumière dans le vide, soit la fameuse constante « c ».

Par exemple, prenons un vaisseau filant à 99,99 % de la vitesse de la lumière. Pour traverser notre Galaxie dans le sens de sa longueur, elle qui s’étire sur 100 000 années-lumière, les voyageurs à bord ne vieilliront pas de près de 100 000 ans comme on serait porté à le croire en faisant une simple division newtonienne. Selon la transformation de Lorenz requise pour les calculs relativistes, le temps propre à ceux-ci sera 100 fois moins long. Donc, leur périple ne durera que 1 000 ans.

Le problème est que pour voyager à une vitesse très proche de « c », il faut une débauche d’énergie d’autant plus grande que vous tentez de vous rapprocher de cette vitesse limite. Et toute cette énergie doit être embarquée à bord de votre vaisseau spatial sous forme de masse transformable en énergie. Et plus la masse du vaisseau est grande, plus il faut d’énergie pour l’accélérer. Vous avez compris le cercle vicieux, il n’est pas évident de s’en affranchir, et même de savoir s’il est possible de le faire, dans le cadre d’un voyage interstellaire habité.

Selon les connaissances technologiques connues actuellement, se déplacer d’une planète à une autre ne peut pas s’effectuer en temps raisonnable selon la physiologie humaine actuelle. Plusieurs centaines de générations seraient nécessaires au point où les lointains descendants des générations instigatrices du projet auraient probablement perdu le sens initial de leur voyage. Alors, puisque les lois naturelles sont universelles, les extraterrestres se butent aux mêmes difficultés. Partir de loin pour venir sur Terre n’est donc pas une mince affaire.

Des solutions réalisables existent-elles ? Lire le prochain article.

Crier au Voyageur

Draugen – Main theme

Petit rappel, la sonde Voyager 2 a été lancée avec sa sœur Voyager 1 en 1977. Après son objectif atteint, visiter les planètes gazeuses Jupiter, Saturne, Uranus et Neptune, elle file maintenant à près de 20 milliards de kilomètres de la Terre dans le quasi-vide intersidéral.

Le 1er août, à cause d’une erreur humaine, la sonde Voyager 2 a vu son antenne de communication dévier de 2 degrés, ce qui a causé l’impossibilité de recevoir ses signaux. La situation se serait corrigée d’elle-même au prochain alignement automatique prévu pour octobre, mais qui sait ce que la sonde nous aurait transmis d’ici là ?

Si ses émissions étaient compromises, ses réceptions les étaient tout autant et lui envoyer une commande normale de réalignement serait tombé dans l’oreille d’un sourd. Ses opérateurs ont donc décidé d’utiliser la même méthode qu’avec grand-papa, crier très fort dans l’espoir qu’il nous entende.

Et ç’a fonctionné. Le 4 août, Voyager 2 a entendu le hurlement émis à partir du DSN (Deep Space Network) et s’est réaligné, rétablissant ainsi les communications bilatérales.

Noter que la sonde communique avec la Terre grâce à un émetteur de seulement 22 watts, l’équivalent d’une ampoule de frigo. Le DSN réussit malgré tout à capter ses signaux et à filtrer le bruit pour les rendre intelligibles.

Vieille de 46 ans, la sonde est toujours fonctionnelle grâce à ses trois générateurs thermoélectriques à radioisotope (RTG) qui, malheureusement, auront épuisé leur carburant aux environs de 2025. Espérons qu’elle continuera à nous abreuver de mesures scientifiques jusqu’à la toute fin de sa vie.

L’âge des civilisations extraterrestres

Vous pourriez croire que ce n’est que spéculations et pourtant, nous pouvons utiliser les mathématiques pour répondre à cette question potentiellement critique pour notre survie à long terme.

Tout d’abord, un élément essentiel consiste à connaitre l’âge de la Terre par rapport à celui de la Voie lactée. De fait, si la Terre a presque l’âge de son hôte, il est très peu probable que d’autres civilisations soient plus âgées que nous. En revanche, si la Terre était née très tardivement, nous risquerions d’être les benjamins entourés d’ainés.

4,5 milliards d’années pour la Terre et 13,5 milliards d’années pour la Voie lactée, notre planète a tout juste le tiers de l’âge de sa Galaxie. Cette fraction s’avèrera essentielle pour la suite du calcul.

Nous avons constaté que le nombre de civilisations sur Terre par rapport à leur espérance de vie, qu’elles furent grecque, sumérienne, romaine, égyptienne, soviétique, maya, aztèque, etc., suivait une courbe décroissante exponentielle. Très peu ont survécu longtemps et un grand nombre ont rapidement disparu. Voici à quoi ressemble cette fameuse courbe montrant l’âge en fonction du nombre de civilisations. L’âge maximal de 100% correspond à l’âge de la Galaxie. Ainsi, la plus vieille civilisation possible n’existerait plus (ou n’aurait jamais existé).

Si l’on place un point au tiers de sa hauteur, (33 %) celui-ci projeté sur l’axe horizontal le coupe à environ 12. En considérant la valeur 50 comme étant le point significatif le plus élevé et en ramenant cette valeur à 100 %, 12 vaut donc 24 %. En première approximation, considérons donc qu’à cause de l’âge de la Terre par rapport à celui de sa Galaxie,  un quart des civilisations sont plus vieilles que nous tandis que les trois quarts sont plus jeunes.

Ainsi, nous n’aurions probablement rien à craindre des civilisations plus jeunes qui seraient technologiquement moins avancées que nous. Reste la civilisation plus âgée, certainement capable de nous anéantir assez facilement. En revanche, son âge lui a-t-il conféré plus de sagesse ?

Cet exercice mathématique répond, du moins partiellement, au paradoxe de Fermi. La plupart des vieilles civilisations ont eu le temps de s’éteindre, probablement à cause du principe du grand filtre évoqué dans l’article précédent. Et puisqu’elles se raréfient de plus en plus, il en resterait très peu dans notre environnement galactique immédiat pour nous porter atteinte ou seulement nous signaler leur existence.

Le Grand filtre

J’ai abordé à quelques reprises le sujet du paradoxe de Fermi. Ce physicien se demandait où étaient tous les extraterrestres si des multitudes de mondes existaient dans l’Univers. Puisque celui-ci est vieux de 13,77 milliards d’années et que la Terre n’en a que 4,5 milliards, des hordes d’étrangers techniquement plus avancés que nous auraient déjà dû débarquer sur notre planète. Or, on n’en voit pas, du moins pas de manière évidente et officielle.

Des centaines de raisons ont déjà été invoquées pour expliquer leur absence, ou du moins leur invisibilité. Parmi celles-ci, l’une d’elles a particulièrement attiré mon attention. Il s’agit du Grand filtre.

Si cette théorie est juste, eh bien ! on est mal barrés. Elle expliquerait l’absence d’E.T. par le fait que toute civilisation technologiquement avancée finit inexorablement par se détruire à l’aide de ses propres inventions ou des conséquences de sa croissance et de son développement.

Le filtre agirait tôt ou tard et, dans la majorité des cas, il surviendrait avant d’acquérir les moyens de peupler d’autres lieux dans la Galaxie. L’humanité a frôlé l’extinction lors de la guerre froide à cause de l’arme atomique et cette menace n’est pas encore entièrement révolue. Il pourrait également s’agir d’une catastrophe naturelle. Ça pourrait être une arme biologique ou tout simplement d’un virus naturel virulent issu de la dégradation de l’environnement, de la surpopulation et des modes de vie irrespectueux de la Nature. Ça ne vous sonne pas quelques cloches ?

Si toutes les populations extraterrestres disparaissent avant de coloniser à grande échelle d’autres systèmes planétaires, leur existence restera à jamais une simple hypothèse. Le Grand filtre agirait rapidement après l’élévation d’une civilisation au rang de peuple technologique puisqu’il regrouperait des centaines de causes létales plausibles, toutes capables de l’anéantir. Tant de dangers et si peu de sagesse acquise pour tous les affronter feraient en sorte de réduire à néant les chances qu’une civilisation puisse évoluer vers une espèce capable de visiter et coloniser la Galaxie.

Puisque les lois de la physique et de la chimie sont semblables, peu importe le lieu où les espèces vivantes évoluent, on peut parier que les civilisations extraterrestres font face aux mêmes contraintes que nous-mêmes et qu’elles progressent de manière à peu près équivalente. L’inverse est également vrai. Si, inexorablement, les peuples des étoiles se détruisent, probablement le même fâcheux destin nous attend.

Alors, priez pour observer une panoplie de peuples extraterrestres débarquer sur Terre dans les plus brefs délais, la théorie du Grand filtre sera ainsi mise à mal, nous permettant peut-être d’espérer avoir un avenir autre que celui de sombrer dans l’oubli ou l’ignorance universelle d’avoir un jour vécu, évolué, inventé et d’être passé à un cheveu de visiter les étoiles.

La confirmation de vie intelligente extraterrestre, c’est pour bientôt ?

À chaque début d’année, je me pose la question à savoir si on découvrira de la vie extraterrestre intelligente au cours des douze prochains mois.

C’est qu’il est impossible que nous soyons seuls dans l’Univers. Les lois de la physique, de la chimie et de la vie sont les mêmes partout. Le nombre potentiel de lieux de production de vie est si grand que statistiquement parlant, la vie intelligente doit exister ailleurs. Et elle existe, n’en doutez même pas.

Alors, pourquoi ne l’avons pas encore découverte ? C’est la fameuse question qu’on nomme le « paradoxe de Fermi ».

Je ne déclinerai pas les dizaines de réponses possibles, mais seulement la plus évidente puisque cet article n’est pas consacré à ce paradoxe.

milky-way

Le nombre de planètes ou de lunes capables d’abriter la vie est immense, mais les conditions régnant dans l’univers sont tellement dangereuses qu’atteindre le stade de vie intelligente s’avère beaucoup plus rare puisqu’il faut beaucoup de temps et de stabilité pour en arriver là. Et lorsqu’il faut chercher partout et en très peu de temps, les limites de notre technologie ne nous permettent pas de découvrir facilement ces planètes habitées parmi un si grand nombre d’endroits possibles.

Juste pour mettre les choses en perspectives, avant 1995, nous n’avions aucune preuve qu’il existait des exoplanètes, des planètes habitant au-delà de notre système solaire. La majorité des scientifiques croyaient alors qu’elles n’existaient pas. Quelle stupidité ! S’il en existait ici, il en existait aussi partout ailleurs. Je le répète, les lois de la physique, de la chimie et de la vie sont les mêmes partout.

En date d’aujourd’hui, seulement 4 214 exoplanètes ont été confirmées sur les centaines de milliards que contiendrait notre seule Galaxie. Il va sans dire que nous ne sommes qu’au commencement du processus de recherche et qu’il ne faut pas trop se bercer d’illusions. La traque sera longue.

quintana4HR-2-1200

Dans la Voie lactée, on estime qu’il existe au moins dix milliards d’exoplanètes susceptibles d’abriter une forme de vie quelconque. Même en appliquant un crible du type de l’équation de Drake, il reste suffisamment de planètes portant de la vie intelligente pour qu’on finisse par la dénicher… à moins qu’elle ne nous déniche avant.

Depuis Marconi, nous émettons des ondes électromagnétiques artificielles trahissant notre niveau technologique. Depuis la chimie moderne, nous créons des molécules artificielles qui flottent dans l’atmosphère et qui trahissent, elles aussi, notre niveau technologique et par conséquent, notre niveau atteint d’intelligence.

Plus le temps passe et plus notre passé rattrape les exoplanètes. Je m’explique. Puisque la vitesse de la lumière est finie, tout ce que nous voyons dans nos télescopes, ce sont des événements du passé. Nous voyons notre plus proche étoile voisine comme elle était voilà 4,2 ans. Plus on s’éloigne, plus le temps nous séparant du présent des autres étoiles est loin dans le passé.

Ce principe fonctionne évidemment en sens inverse. Une exoplanète en train d’observer la Terre la verrait exempte de vie intelligente pour peu qu’elle soit éloignée d’une centaine d’années-lumière de nous.

Oui, notre intelligence ne se détecte pas à distance, à moins d’émettre du morse par radiofréquences ou les premières molécules synthétiques dans l’atmosphère. Ces deux événements datent tout juste du début du XXe siècle seulement.

Mais chaque année, la bulle croît et atteint de nouvelles exoplanètes. Un jour, d’autres formes de vie intelligente comprendront que nous leur ressemblons et ils prendront des moyens pour nous le faire savoir. Comment ? En faisant comme nous, en répondant par des signaux électromagnétiques.

687474703a2f2f706c616e65746172792e73332e616d617a6f6e6177732e636f6d2f696d6167652f726164696f5f62726f616463617374735f6c672e6a7067

Il existe donc un aller et un retour. Si des extraterrestres intelligents situés à cent années-lumière nous ont finalement compris, leur réponse prendra autant de temps à nous atteindre. On ne peut donc pas espérer les entendre avant les années 2100. Pour que 2020 soit cette année-là, il faudrait, au mieux, que l’exoplanète se situe à moins de la moitié de cette distance, soit à 50 années-lumière de nous.

La bulle englobant nos signaux électromagnétiques artificiels atteint de plus en plus d’exoplanètes au fur et à mesure qu’elle s’accroit. En fait, ce nombre quadruple avec le doublement de la distance. Mais nous n’en sommes tellement qu’au début et les émissions de nos signaux sont si faibles que les chances d’avoir déjà été entendus par des ET frôlent la nullité.

C’est aussi la raison pour laquelle l’institut SETI a presque fait chou blanc depuis qu’il a commencé à écouter ce que les étoiles pouvaient lui apprendre.

Imaginez un océan tapissé de chaloupes à tous les 10 km. Même avec les meilleurs instruments, vous ne verrez jamais une autre chaloupe. Pourtant, elles existent bel et bien. Cette demi-mauvaise analogie nous fait quand même comprendre que l’absence de détection n’est pas la preuve de l’absence des objets à détecter. 

Découvrir de la vie intelligente extraterrestre est extrêmement difficile et cette découverte exigera des moyens bien plus grands que ceux du moment. J’inclus la mission TESS dans les moyens déployés dans le passé.

Ma conclusion est peu encourageante, mais pas sans espoir. Oui, il est possible que nous puissions découvrir de l’intelligence extraterrestre sous peu. Il est aussi possible que ce soit elle qui nous ait découverts et qui nous le fera bientôt savoir, mais les probabilités restent très faibles. La bonne nouvelle est que ces chances s’améliorent de jour en jour.

Vie intelligente ailleurs, à quoi s’attendre ?

Ce qui nous apparaît aujourd’hui comme une hypothèse quasi farfelue deviendra réalité dans un bref avenir. Si vous pensez que nous devrons attendre des décennies, voire des siècles avant de bénéficier des moyens technologiques qui nous permettront de déceler de la vie intelligente ailleurs dans la Galaxie, détrompez-vous.

kepler

En fait, ces moyens, nous les possédons déjà. Ils ne nécessitent aucunement de devoir se déplacer jusque là-bas. En restant bien assis devant les écrans de nos ordinateurs, ils nous révèleront bientôt cette vérité. Pour ce faire, oubliez les sondes en orbite, les fioles d’échantillonnage, oubliez même l’écoute de signaux radio. Pour trouver de la vie intelligente, il suffit de capter la lumière d’une étoile une fois qu’elle a traversé l’atmosphère de ses planètes en orbite.

Une société technologique comme la nôtre crée des molécules que la nature ne créera jamais. En détectant des produits de ce type dans l’atmosphère d’une exoplanète, nous serons absolument certains que des extraterrestres intelligents et technologiques y résident.

9015550

En observant les différences entre le spectre lumineux de l’étoile et le spectre lorsque cette lumière a traversé l’atmosphère de l’exoplanète, il est possible de déterminer les molécules présentes dans cet air, car elles absorbent certaines fréquences. 

Aujourd’hui, nous découvrons des planètes possédant une atmosphère et celles-ci contiennent du dioxyde de carbone, de la vapeur d’eau, du méthane, des molécules intéressantes, mais ne prouvant pas la présence de vie et encore moins celle de vie intelligente. Toutefois, si on détectait du CFC, la conclusion deviendrait immédiate. La présence de cette molécule artificielle apporterait la preuve qu’il existe une espèce technologique vivant sur cette planète.

Voilà comment se fera l’annonce de l’existence de vie extraterrestre intelligente. Cette primeur tombera dans un très proche avenir sans qu’il soit question d’ovnis au-dessus de nos têtes ni de Petits-Gris marchant sur des pelouses présidentielles.

11051-1532336916

Faut-il encore que la vie extraterrestre intelligente existe. Sur ce point, voici ma réponse. Les statistiques sur les très grands nombres ne mentent jamais. Avec 200 milliards d’étoiles dans notre Galaxie, avec plusieurs planètes par étoile, la probabilité que la vie extraterrestre intelligente existe frôle le cent pour cent, tout simplement parce que nous, nous existons. Il ne peut y avoir de vie ici sans vie ailleurs.

Le défi n’est pas d’y croire, le défi est de la dénicher et si ce moment reste à venir, une fois encore, c’est une question de grand nombre, pas d’absence. S’il existe une grande quantité de planètes propres à engendrer de la vie, ce n’est rien à comparer au nombre qui n’en portent pas. Scruter le ciel reste le plus grand défi.

Nos instruments se perfectionnent. Bientôt, nous serons en mesure d’analyser des millions d’atmosphères lointaines. Les planètes abritant de l’intelligence deviendront aussi communes que les exoplanètes aujourd’hui. 

Ça semble presque trop facile, direz-vous. Pas tout à fait. Tout d’abord, la capture des signaux lumineux doit s’effectuer depuis l’espace. Nous télescopes terrestres ne sont presque d’aucune utilité pour ce genre de travail puisque les constituants de notre propre atmosphère viennent chambouler les résultats. On découvrirait qu’il existe de la vie intelligente… sur Terre. Ouais, intelligente mais idiote, je vous l’accorde.

Jackass-2000x1944

Le ciel est si vaste et nous ne possédons que très peu de télescopes spatiaux capables d’effectuer cette tâche avec l’acuité requise. Imaginez-vous sur une plage et vous devez trouver des grains de sable ayant une forme pyramidale. Même s’il en existe beaucoup, la tâche ne sera pas de tout repos. Multiplier les paires d’yeux est un bon début. Les équiper du bon système optique l’est tout autant. Et enfin, il suffit d’y mettre du temps, de la patience, de la rigueur et, pourquoi pas, de bénéficier également un peu de chance.